Le topic Cinéma

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Iwant
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Re: Le topic Cinéma

Message par Iwant »

Dernièrement, j'ai vu Un Prophète de Jacques Audiard, un film de l'année passée. C'était vraiment pas mal du tout ! On suit la vie carcérale de Malik, un délinquant qui s'est chopé 6 ans de tôle. Ce qu'il y a de plus réussi dans ce film, c'est qu'on voit à quel point la prison est un milieu malsain et corrompu au sein duquel on est obligé d'abandonner son humanité et d'accepter les jeux de pouvoir entre prisonniers pour persister, et souvent en ressortir encore plus dans la merde (Ce qui n'était pourtant pas le but principal d'Audiard). C'est bien filmé, l'acteur principal joue très bien son rôle, la musique donne une certaine touche "d'innocence" à l'ensemble et y a aucune longueur malgré les 2h30 du film. Il a pas volé son Grand Prix du Jury à Cannes, à voir.

J'ai suivi par Monanieba, un film beaucoup plus, euh, loin. C'est un film géorgien de 1984, mais il a été censuré par les autorités soviétiques pour son allégorie du stalinisme (La Géorgie étant à l'époque une des républiques socialistes, sous Brejnev à cette période qui plus est). C'est un trip bizarre où une femme qui s'est entêtée à déterrer le cadavre de l'ancien maire, Varlam Aravidze, explique ses souvenirs de petite fille et révèle de cette façon le climat de terreur avec lequel régnait ledit maire. Le film a pas mal de passages absurdes et incohérent, trop peut-être même, et c'est du coup un peu difficile de prendre certains personnages véritablement au sérieux (Dont Varlam). Le film reste globalement intéressant, y a pas mal de dialogues qui font réfléchir, mais c'est un film qui aurait gagné à être légèrement moins wtf sans verser non plus dans le néro-réalisme italien.

Et aujourd'hui, j'ai été au cinéma (Si, si), pour voir L'Illusionniste. On était 4 dans la salle ... Alors, tenez-vous bien : C'est un film d'animation de Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville) d'après un scénario de Jacques Tati (Mon Oncle, Playtime) ! Et ça se ressent directement dans l'ambiance du film ... J'ai tout de suite eu l'impression de regarder un épisode animé des aventures de Monsieur Hulot. Pour ceux qui connaissent ces deux auteurs, nul besoin de le préciser : Les dialogues sont presque inexistants et tout se joue sur le détail dans les dessins et dans les expressions des personnages, qui sont parfaitement maîtrisés. Pour le scénario, je ne vais pas en dévoiler trop : Disons que l'histoire d'un vieux magicien de cabaret qui voyage de boulot en boulot et finit par rencontrer une jeune fille en Écosse. Y un cliché relativement lourdingue sur les chanteurs populaires de l'époque par contre, mais bon. Bref, c'était bien sympa, même si quand même bien moins que chouette que Les Triplettes de Belleville.
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Re: Le topic Cinéma

Message par Noc »

Oh mon dieu les Triplettes de Belleville <3
[quote="Yoshi80"]Wendöh, Noc, Objected : Merci a tous les 3 de m'avoir aidé a partir. Sincèrement, JE VOUS HAIS ! Ne répondez pas a ce message, ce serait puéril.[/quote]

Spiranik
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Re: Le topic Cinéma

Message par Spiranik »

J'ai vu Inception y a quelques jours au ciné et euh... Alors, je salue la prestation de Di Caprio et la bande en tant qu'acteurs. Tous sont très bien joué. Nolan est encore parfait en réalisation. Les effets spéciaux sont très beaux. Mais le scénario est un vrai casse-tête, ça fait une semaine que je l'ai vu, je viens juste de comprendre certaines scènes.

Plus récemment, c'est-à-dire cet après-midi, j'ai vu Gran Torino une deuxième fois. Eastwood joue toujours très bien et je me suis même mis à la place son personnage vers la fin. (je ne nierais pas non plus les autres acteurs, très bons dans leurs rôles respectifs aussi) Le scénario émeut toujours. L'atmosphère sombre et torturé qui caractérise le quartier est omniprésent et donne vraiment l'impression qu'aucun personnage n'est en sécurité. What else ?
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Je me suis même pris à verser une petite larme à la fin, tellement on s'attache au personnage.
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Popit
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Re: Le topic Cinéma

Message par Popit »

Hier j'ai vu expendables, un film énorme O_o
Des flingues, du sang, des acteur connu (silvester stalone, mickey rourk arnold schwarzenegger,...), du gore, des scène marrante, encore du sang... Un film que j'adore :grin: . A quand sort expendables 2.
Modifié en dernier par Popit le 21 août 2010, 19:48, modifié 1 fois.
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Re: Le topic Cinéma

Message par Hana »

Ah bon je croyais que ça allait être un gros bide, mais de toute manière les films de flingues c'est pas mon truc.

Sinon dernièrement j'ai vu Twilight 3 j'ai pas envie d'en parler c'était pas terrible (du tout) et Shrek 4, que j'ai moins aimé par rapport aux précédents. Le 2 est pour moi le mieux ^^ le 3 bof et le 1 j'ai bien aimé. En fait on a le scénar' jusque là ça va, mais les personnages sont pas assez recherchés (le chat potelé par exemple), sinon bon globalement ça va mais le problème c'est qui recyclent leurs vieilles blagues: ça fait rire la première fois mais la deuxième c'est moins drôle, évidemment. On a voulu les forcer à faire un dernier film, voilà ce que ça donne.

Avant j'ai vu Toy Story 3, qui est franchement génial. Je crois que c'est mon film préféré de l'année avec Alice au Pays des Merveilles. Peut-être que les films à venir seront biens...enfin j'espère.
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Merci à War'99 pour ce magnifique kit ^^
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Re: Le topic Cinéma

Message par Boll »

Popit a écrit :Hier j'ai vu expendables, un film énorme O_o
Des flingues, du sang, des acteur connu (jhon travolta, mickey rourk arnold schwarzenegger,...), du gore, des scène marrante, encore du sang... Un film que j'adore :grin: . A quand sort expendables 2.
Ce qui manque dans expendable c'est un deus ex machima avec chuck norris à la fin XD. (Google est votre ami)
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Re: Le topic Cinéma

Message par Spiranik »

J'ai vu Arrête moi si tu peux de Spielberg. Encore un chef d'oeuvre de la part de mon réal' préféré. Le duo Leonardo Di Carpachio Caprio / Tom Hanks fonctionne à merveille, et leurs scènes ensemble sont cultes. La réalisation est bonne, la touche d'humour apporte un petit plus au film. L'histoire de Frank Abagnale est vraiment bien détaillée, le personnage est extrêmement bien travaillé. Seul hic, le début du film qui a failli me faire décrocher, ça commence bien trop lentement et la scène de l'émission télé est nulle quand on a pas vu le film en entier. Un très bon film, qui vient compléter la filmographie quasi sans faute de Spielberg.
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Re: Le topic Cinéma

Message par Ownyke »

Aujourd'hui j'ai vu Inception.
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Re: Le topic Cinéma

Message par Nanard »

J'ai vu Resident Evil Afterlife samedi passé. Si vous êtes fan de la série de Capcom, n'allez surtout pas le voir, vous serez déçu à l'os. Mais bon, c'est pas inhabituel pour les films Resident Evil.

Bon, bien sûr, quelques trucs sympatoches, comme l'apparition de Chris Redfield, interprété par Wentworth Miller, la star de Prison Break, mais vu que perso, son personnage de Michael Scofield était trop encré dans ma tête, je le trouvais pas très convaincant dans son rôle.

Les scènes d'actions sont très bien, surtout en 3D. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le combat contre le boureau, repris de Resident Evil 5. D'ailleurs, un de mes potes a lancé "j'vais enfin savoir comment on le bute !". Toutefois, je n'ai pas aimé comment les réalisateurs ont pu mélanger le virus T avec le virus parasitaire qu'on trouve dans RE5. Ainsi, comme dans le jeu, les "zombies" peuvent séparer leur gueule en quatre. Bizarre.

Par contre, j'ai bien aimé l'apparition de Wesker. Il était temps qu'il y soit. Mais globalement, le film m'a déçu, et pas seulement dû au fait qu'il ne respecte en rien le jeu vidéo, mais simplement parce le scénario n'avait rien d'intéréssant. Les films s'écartent de plus en plus de l'esprit des jeux, à savoir le Survival Horror, ou chaque seconde est stressante parce qu'on sait pas d'ou ils vont arriver. Dans ce film, les zombies se promènent en masse, regroupés autour d'une ancienne prison ou sont prisonniers les personnages. Le tout fait un peu (beaucoup ?) penser à l'Armée des Morts.

Sinon, le film se termine d'une manière qui laisse présager une suite (Il me semble qu'ils prévoient en faire 6), ce qui est MAL. On sait tous que le prochain sera pire. M'enfin, c'est à vous de voir, car certains aimeront quand même. Pour ma part, je suis pas fan.
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Mugul 76 a écrit :Je le jure wallah, sur le Coran chuis pas cisgenre
Kroki a écrit :l'inceste entre frères et sœurs why not ;)
Arpg a écrit :Je préfère sodomiser un lion, plutôt que les chimpanzés
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Re: Le topic Cinéma

Message par Spiranik »

Tiens, je remonte le topic pile un mois après. c un sign du dest1 lol com ds pop lé sabl du tan

Hier, je suis allé voir avec des amis The Social Network. Je le conseille vivement à ceux qui ne l'ont pas vu et qui hésitent encore. L'histoire de la création de Facebook est merveilleusement reprise, et on nous décrit bien comment de simple petit site pour une université, Facebook est devenu le monstre actuel. Le jeu d'acteur de Timberlake, que j'attendais au tournant, est vraiment bon, et son personnage pue la classe du début à la fin. Le personnage principal, Mark Zuckerberg si je suis obligé de le nommer, est vraiment bien travaillé et à la fin devient un antipathique que malgré tout, on aime bien. Bref, le point faible du machin, c'est que ça parle, ça parle, ça parle, et une personne ne s'y connaissant pas trop en informatique risque d'être perdue au début, puis après ça commence à parler business et ça devient plus intéressant, avec de meilleurs rebondissements que le:
Spoiler :
"olol jé cré la situacion amoureuz é le chan intérécé par" dsl dsl, je vous ai spoilé l'un des plus gros moments du film.
Bref, hier j'ai été l'intrus de la soirée, j'ai adoré le film malgré la partie que j'ai eu du mal à comprendre.
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Re: Le topic Cinéma

Message par Gib' »

Ah oui sûr comment les conversations sont durs à suivre. Si on me demande de raconter comment s'est déroulé le film, je serais incapable de le faire. N'empêche la fin qui résume tout, énorme. Quand je suis sortis de la salle, tout le monde avait fermé sa gueule et méditait.

Vraiment à voir, qu'on ai Facebook ou pas, que l'on aime Facebook ou pas.
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Re: Le topic Cinéma

Message par Desmu »

J'ai hésité à caser la vidéo dans le topo des musiques ou ici, mais bon, je pense plutôt que l'ajout de "Derezzed" des Daft Punk a pour mérite de dynamiser les trailers de "Tron Legacy" :
Spoiler :
[youtube]_6Afc2uzw4g[/youtube]
J'attends impatiemment le 7 Décembre pour la sortie de l'OST et le 9 Février pour la sortie du film en France, j'ai envie de croire à un succès du film et je n'espère vraiment pas ressortir de la salle déçu, car après tous les moyens employés pour le promouvoir (campagnes de promotion adaptées au fans, les Daft Punk à la bande son, le budget effets spéciaux, ...), ce serait un gâchis monumental.
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Iwant
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Re: Le topic Cinéma

Message par Iwant »

Bon, j'avais envie de poster un truc ... donc je fais péter mon analyse de Persona d'Ingmar Bergman, qu'on peut considérer comme mon film préféré. La finalité du truc c'est que vous ayez envie de le regarder, donc éviter peut-être de lire la partie Scénario en entier ... Le texte commence à se faire vieux (presque un an) et je compte le réécrire un de ces jours, mais je pense qu'il reste encore valable. Voilà, enjoy.




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Fiche technique

Réalisateur .......... Ingmar Bergman
Producteur .......... Ingmar Bergman
Scénariste ........... Ingmar Bergman
Compositeur ....... Lars Johan Werle
Genre .................. Drame psychologique
Sortie .................. 18 octobre 1966
Pays .................... Suède
Format ................. N&B 35mm
Durée .................. 85 min.
Avec … ................. Bibi Anderrson, Liv Ulmann


Scénario

Le film commence avec un montage de divers images et clips en apparence sans rapport avec ce qui va suivre dans le film. Il comprend, entre autres : des petites séquences de vieux film d'épouvante ; des gros plan sur un pellicule en train d'être projectionnée, d'un pénis en érection, d'une mygale ou d'une main en train de se faire clouer ; d'environnements, comme un bosquet ou une clôture, vides de toute présence humaine ; ou encore de gros plans de visages. Ce montage se termine avec un jeune garçon qui se réveille dans une sale complètement blanche, qui lit un peu avant de se lever et touche de la main ce qui semble être le portrait d'une femme, qui change de netteté et d'expression au fur et à mesure que la main du garçon se déplace. Écran titre,

C'est ici que le film commence « vraiment ». On se retrouve dans un hôpital, où une infirmière (Sœur Alma, jouée par Bibi Anderrson) est informée par sa supérieure qu'une nouvelle patiente est à prendre en charge : Une actrice qui est soudainement devenue muette en pleine représentation de la pièce Electra (Elisabet Vogler, jouée par Liv Ulmann). Après qu'Alma ait eu du mal à communiquer avec la malade, l'infirmière supérieure lui suggère de l'accompagner pour un séjour dans sa maison de vacances à la mer.

Une fois arrivée, Alma se lie d'amitié avec Elisabet et lui parle longuement de sa vie (très) personnelle, comme les relations sexuelles qu'elle a eu avec un homme marié ou avec des inconnus à la plage, relation qui a du se terminer par un avortement … tout cela sans que l'actrice muette ne puisse évidemment répondre. Une nuit, Alma fait apparemment un rêve, où elle se retrouve très près d'Elisabet. Puis, plus tard, en allant poster le courrier, l'infirmière ne résiste pas à l'envie d'ouvrir la lettre de son amie et la lit. En lisant, elle se rend compte que l'actrice raconte tout ce dont sa nouvelle amie lui a parlé et déclare « trouver amusant de l'étudier ».

Après l'avoir avoué, cela conduit Alma à la dépression, où elle agresse Elisabet. Cette altercation va approfondir la crise émotionnelle entre les deux femmes, et les tensions vont commencer à monter. Elisabet, cependant, ne se décide pas à parler pour autant, ce qui frustre d'autant plus Alma. La situation va commencer à se désagréger et à devenir de moins en moins logique et réaliste … Au point culminant du film, le mari d'Elisabet arrive à la maison de vacances, mais parle à Alma comme si elle était Elisabet. Au début repoussée, elle finit pas jouer le rôle, et l'actrice se contente d'observer le couple sans le moindre commentaire ou geste, même lorsqu'elle les regarde coucher ensemble.

Après le départ du mari, l'infirmière trouve Elisabet à table, la photo d'un jeune garçon cachée sous la main. Elle commence à lui narrer son expérience, comme quoi elle aurait voulu avorter de son bébé mais n'aurait pas réussi, et aurait donc voulu faire une fausse couche, ce qui n'arrivera pas ; elle finira donc par détester le bébé, lui chuchotant même qu'elle voulait le voir mourir le plus vite possible. Plutôt que de suivre son cours, le film revient sur la même scène, mais en filmant cette fois-ci le visage de l'infirmière plutôt que de celle de l'actrice. La discussion se termine avec un plan dans lequel le visage des deux femmes « fusionne ». S'en suit une scène d'une étrange violence, où Elisabet suce le sang du bras blessé d'Alma, et où cette dernière lui envoie de nombreuses claques. Le film se termine lorsque les deux femmes se séparent et s'en vont comme si de rien n'était, et est ponctué par une nouvelle série de montages où la pellicule finit par fondre.


Thèmes / Interprétation

Le titre parle déjà de lui-même : « Persona » est un terme de psychanalyse jungienne, qui signifie « masque social ». Ce « Persona » est un mécanisme psychique qui prend sa source dans le « Moi » (Centre du champs de conscience) qui pousse chacun à adopter une attitude sociale déterminée en fonction de la situation, ce qui finit par faire croire à l'individu qu'il est celui qu'il est dans le regard des autre et à faire naître des troubles quant à sa réelle identité. Le Persona, c'est donc une série d'images créées par le Moi, et qui sont ressorties en temps voulu. Mais si je réagis d'abord en fonction de mon rôle social plutôt que par décision individuelle, suis-je vraiment un individu ? Et si oui … Qui ?

Ce trouble de la personnalité se retrouve au centre du film : Si Elisabet a décidé de ne plus interagir avec personne, c'est par sa peur du faux, de l'hypocrisie, du mensonge permanent : N'osant plus subir l'inévitable influence de ses Personas, elle préfère s'isoler et ne plus avoir à se couler dans quelque rôle social que ce soit. Cependant, on n'échappe pas à sa psyché aussi facilement : On ne décide pas de ne pas avoir de rôle social. Même en étant à l'écart de tout, Elisabet joue un rôle social, précisément celui de la malade traumatisée, muette et seule. Le Persona n'est pas un masque qu'on change à sa guise, c'est toute une collection de masques que l'on doit porter en permanence. Au final, Elisabet ne fera que s'enfoncer dans l'immobilisme de son pathétique rôle social, se mentant à elle-même, persuadée de n'être influencée par aucun d'eux. Si elle sort de ce mode de vie, elle devra certes recommencer à agir de façon non naturelle avec les autres en fonction de la situation et du Persona qui y est associé, mais au moins, elle vivra.

Alma n'est pas non plus très à l'aise avec son identité. Son nom signifie par ailleurs « Subconscient », terme relativement explicite. À l'opposé d'Elisabet, elle ne semble pas vouloir se débarrasser de ce Persona : Mais sa situation sociale particulière (Séjour avec une femme muette avec qui elle semble avoir lié une amitié presque fusionnelle) finira par ronger son identité. Presque toujours coulée dans le rôle de l'amie admiratrice, seule avec l'objet de son désir, cela finira par rendre flou son point de vue : Et si elle devenait Elisabet ? En tout cas, elle s'y reflète comme dans un miroir. Plus l'histoire avance, plus elle se détruit : Elle finit, à la fin du film, par devenir l' « Ombre » (Archnémésis primitif né de conflits psychologiques intérieurs) d'Elisabet, allant jusqu'à s'accaparer son mari et à lui faire boire son sang.

Persona est donc un drame psychologique dans le sens où ces deux femmes vont se détruire mutuellement par la simple force de leur psyché. Masque et miroir, ces deux objets allégoriques vont amener les deux femmes à l'annihilation psychique de par leur mécanisme inéluctable. Y échapper ? Impossible. On a en permanence un masque collé au visage. S'y perdre ? Fatal pour l'individu. Notre âme ne sera plus que le miroir de celle des autres. Ces deux problèmes sont poussés à l'extrême dans le film pour n'y être que mieux exposés. Mais que faire donc ? Vivre avec sans s'y soumettre totalement semble être la seule solution. On ment, on est hypocrite, faux, et ce sans même notre approbation consciente, mais on vit. Le subconscient n'est pas un ennemi que l'Homme soit vraiment en mesure de combattre …


Composition de l'image

Le film joue énormément sur les gros plans et sur les visages, Déjà dans la séquence d'ouverture, on peut observer des objets de très près (Y compris des visages) et y observer un gros plan qui se modifie, tout comme celui d'Elisabet après la bagarre avec Alma. Mais ces visages perdront vite en jovialité, et plus on avance dans le scénario, plus ils perdent leur expression et nous font croire que ces sourires de plus tôt n'était qu'une mascarade. Climax de ce procédé, le visages des deux femmes qui se combinent pour ne plus faire qu'un. La caméra se ballade parfois autre part, sur les mains, par exemple : Sur les paumes tenues dans le dos de la Sœur Alma ou sur le couteau épluchant la pomme d'Elisabet. Ou même sur les doigts entrelacés des deux protagonistes près de la photo du jeune garçon ou sur le bras saignant de l'infirmière où sont posées les lèvres de l'autre.
Spoiler :
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Cela dit, ce n'est pas tout ce qui caractérise les visages : Les effets de lumières sont aussi fréquents et impressionnants : Contrastes extrêmes, visages ombragés sur fond immaculé, ou au contraire sortant de l'obscurité dans un éclat de luminosité, … Le fait que le film soit en noir et blanc renforce incroyablement bien la puissance des contrastes. Il peut aller de l'obscur au noir total, du blanc-gris au blanc parfait. Les visages sont profondément marqués de ce procédé tout au long du film, et profite des gros plans pour se faire voir d'avantage. Coupable se morfondant sur son sort ou mine intriguée, les visages inexpressifs prennent toutefois une certaine teinte au contact de la lumière.
Spoiler :
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À plusieurs reprises, il y a de ce qu'on peut appeler un « échange de sentiments » entre deux éléments : Cela commence avec Elisabet, horrifié par ce qu'elle voit à la télé et la succession d'apparitions intermittentes de son visage et de l'écran cathodique, mais il y en a d'autres au long du film. Le procédé est pourtant simple : Un simple changement de plan assez rapide, avec souvent un grossissement du plan à chaque période. C'est un peu comme si on avait affaire nous-même à l'émotion que la situation procure, avec sa gravité qui augmente à chaque instant.
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Lorsque les personnages se déplacent (Ce qui n'est pas très courant, le film privilégiant largement les plans fixes), ils sont souvent suivi par la caméra dans leur mouvement, et ce au même rythme. Calme et harmonieux lors d'une ballade, plus lointain et perçant lorsqu'Alma tente de rattraper Elisabet. La caméra accompagne véritablement le personnage et elle arrive à transcrire une émotion, ou même une ambiance rien que grâce à ce procédé.
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À des points importants du film, les deux protagonistes se rapprochent et se tiennent très près l'une de l'autre, presque joue contre joue. Cette symbolique renforce l'ambiguïté de leur relation et rajoute ironiquement une pointe de cruauté dans leur relation, comme du sado-masochisme. Lors de la scène où Alma s'accapare le mari d'Elisabet, ce sentiment est poussé à son paroxysme, dans la mesure où l'un des anciens acteurs de ce procédé est devenu inactif, passif et observateur et remplacé par une personne particulière qui confère au tout une image de jeu pervers.
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Il reste d'autres effets, assez anecdotiques : Ce sont un peu les « effets spéciaux » de Persona. La scène d'ouverture en fourmille (Images pseudo-subliminales, simulation de dommages sur la pellicules, etc), mais il y en a beaucoup moins dans le reste du film. Reste que la pellicule qui brûle soudainement ou les visages des deux protagonistes qui se superposent apportent leur petit aspect « étrange » et « direct » qui renforce admirablement bien les situations dans lesquelles ils s'invitent.
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Bande-son

Le film ne comporte que peu de musiques ; Elles sont souvent courtes et surgissent pour soutenir l'effet d'angoisse qui est déjà contenu dans les images. La seule réelle musique, plus longue et mélodieuse, est celle émanant du poste de radio de la chambre d'hôpital d'Elisabet ; Son qui, d'élément sonore du champs, deviendra piste de la bande-son. On peut aussi noter qu'il y a énormément de voix off : Quand un personnage parle, il n'est pas rare qu'on ne voit pas son visage mais plutôt celui de son interlocuteur, qui nous exprime donc ses sentiments et réactions sur le vif. Il arrive aussi que celui qui parle ne soit de prime abord même pas montré à l'écran, comme l'infirmière supérieure qui ne nous est révélée que vers la fin de la discussion avec Alma ; Infirmière supérieure qui reviendra dans une situation à peu près similaire, toujours auprès d'Alma, pour lui demander comment cela s'était passé avec l'actrice muette : On ne l'y verra même pas ! La scène qui se répète est aussi particulièrement intéressante : Voir le visage de l'actrice accablée par la voix off de l'infirmière lui rappelant cyniquement des souvenirs indésirables est une chose toute différente de voir l'ombre de la nuque d'Alma et l'expression accusatrice du regard et des paroles assassines de la bouche d'Alma ! Parfois, certains petits bruitages ont leur importance, comme le bruit du bris de verre sur lequel Elisabet va marcher, à l'extérieur de la maison. L'absence de musique renforce aussi les silences lorsqu'Alma ne parle pas, vu qu'Elisabet ne souffle pas un mot. Il y a aussi une, et seulement une narration d'un homme indéterminé étranger à l'histoire lors de l'arrivée des deux femmes à la maison de vacances, mais c'est la seule narration d'un point de vue extérieur au film.


Conclusion

Cette œuvre de Bergman est un voyage destructeur, comme un phantasme d'un patient de psychanalyse qui se crée des illusions dramatiques de son traitement : Ici, les problèmes d'identité sont poussés à l'extrême. L'ambiance oppressante de cette poésie effrayante sera renforcée par des procédés de génies, avec des visages et des contrastes d'une triste beauté. Le contraste jusque dans les sentiments, où le film nous laisse une impression d'esthétique absolument grandiose mais qui nous fait regarder jusque dans le fond de notre âme. Pour être psychologique, Persona est psychologique ! Un chef-d'œuvre, sans le moindre doute. Téléchargez-le ici !


« Les gens me demandent quelles
sont les intentions de mes films — mes buts.
C'est une question compliquée et dangereuse,
et je donne souvent une réponse évasive :
J'essaye de dire la vérité à propos de la condition
humaine, la vérité telle que je la vois.
»
- Ingmar Bergman
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Take-kun
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Re: Le topic Cinéma

Message par Take-kun »

Ah putain, j'ai vu "les petits mouchoirs" de Guillaume Canet. Je vais pas faire un post très argumenté tels que les précédents, mais en conclusion, c'est vraiment un bon film. On se marre bien mais vraiment la fin a failli me faire pleurer tellement c'est tragique. À allez voir !
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