Kroki a écrit :"un long châle de chagrin d’encre" : what is that?
C'est le ciel nocturne, une métaphore donc. La lune est enveloppée par la nuit noire, le chagrin faisant référence à la noirceur de la nuit mais aussi de l'âme, l'encre fait référence simplement à sa couleur noire.
Kroki a écrit :"cette lumière divine qui nous accompagnait et nous guidait. Lorsque nous étions trop éreintés pour continuer, nous regardions la lune et c’était comme si, d’une façon ou d’une autre, sa lueur bienfaitrice"
Il est question ici de deux lumières différentes je trouve ça assez dérangeant, déjà au début je me dit *il décrit soit la nuit soit la lune*, mais finalement c'est ni l'un ni l'autre parce que ça fait de la lumière et la lune est mentionnée ensuite. u_u
Je ne vois pas en quoi ce sont des lumières différentes. Une lumière divine peut très bien être bienfaitrice hmm. Et oui je décrivais la lumière de la lune, donc je vois pas trop ce qui te choque ici.
Kroki a écrit :"émerger de l’angoisse oppressante l’espace d’un instant" -> "émerger l’espace d’un instant de cette angoisse oppressante" ? Ça me parait plus naturel
Bah les deux se disent. Ne te fie pas à ce qui te semble le plus naturel, c'est censé être un texte littéraire.
Kroki a écrit :"reprendre le travail avant de courroucer ces grands diables armés de fusils" -> les courroucer ? x) Je vois pas ce que ça vient faire là,
Bah les mettre en colère. Ils doivent reprendre le travail avant de subir la colères de leurs gardiens, je vois pas le problème.
Kroki a écrit :mais sinon je trouve étonnant que tu mentionnes ici les bonshommes qui supervisent, mais que tu passes ensuite à autre chose, je m'attends à avoir une explication plutôt qu'à revenir à une description random de la lune.
Intéressant comme remarque, je vais probablement retravailler ce passage. En effet si le passage du sujet à l'autre te perturbe, c'est qu'il y a un problème.
Kroki a écrit :"Elle nous tenait en vie comme un soldat est tenu en vie par le souvenir de sa famille. " -> maintenir ? Tenir en vie ne me dit rien du tout.
Hmm je sais pas, ça se dit au Québec mais j'ignore si c'est un abus de langage ou juste une particularité de notre langue. Je vais modifier pour pas prendre de risque.
Kroki a écrit :"une vie d’espoir" -> là encore ça m'étonne, une vie d'espoir pour moi c'est un type qui a la foi et l'espoir pendant toute sa vie.
J'avoue que j'ai eu un peu de mal avec cette phrase. "Une vie d'espoir futur" peut-être, je sais pas trop comment le dire autrement.
Kroki a écrit :"expier notre mal" -> c'est peut-être correct mais là sur le coup ça me fait drôle, expier le mal me parait un peu fort pour de simples forçats, ça m'a l'air plus adapté à un grand méchant qui a commis mille crimes et qui va subir la punition des gentils
Ça c'est un remnant de mon brouillon d'origine, expier notre mal me semble en effet très maladroit et c'est pas exactement ce que je voulais dire" Peut-être "expier notre mal de vivre" ou un machin du genre.
Kroki a écrit :"Nous avions tous été catalogués" -> 1ère guerre mondiale (au pif) + verbe "cataloguer" : wow ça m'a l'air d'un anachronisme assez choquant
Ôte-toi tout de suite l'idée de la seconde guerre mondiale. On est pas dans un monde précis, une époque précise, dis-toi que c'est une dystopie si tu veux, mais y'a pas d'anachronisme possible étant donné qu'on est dans un univers créé de toute pièce et ça de toute façon mes profs vont le comprendre.
Kroki a écrit :"En réalité, ce qui nous distinguait de tous les autres" -> de tous les autres quoi ? Des autres "gamins, vieillards etc" je suppose, mais je pense que le sujet auquel ça renvoie n'est pas clair.
De tous les autres humains. Ça renvoie à l'idée que ces "criminels" ne seraient pas différents de par leurs crimes, mais de par le traitement qu'ils reçoivent, et donc qu'ils sont des mecs lambda.
Kroki a écrit :"Ces longs serpents d’acier" -> pourquoi une métaphore animalière ? x)
C'est ce qu'on appelle une allégorie, c'est très fréquent en littérature de faire un rapprochement entre un objet et un animal effrayant pour imager à quel point cet objet nous fait du mal. Je pense juste au Torrent d'Anne Hébert où les bras d'une femme sont eux aussi comparés à des serpents noirs, ce qui met en relief la peur que le personnage éprouve pour ces bras, cette femme. Bref.
Kroki a écrit :Pas mal le "long"-"lourd", j'aime bien l'effet d’allitération/whatever. Par contre ça m'a l'air d'être un festival de métaphores random je trouve ça assez bizarre, superficiel.
C'est normal venant de quelqu'un qui est peu familier avec ce genre de littérature. Évidemment tu dois réaliser que c'est un texte destiné à un public littéraire, à mes profs. Si je met une profusion de métaphores c'est parce que je sais qu'ils en raffolent (comme moi hihi). En fait, mieux encore, c'est parce que j'aime imager par des symboles forts pour décrire le mal que ressentent ces gens et la métaphore vive en est le meilleur moyen. Je veux dire, j'ai entendu personne encore dans mes classes dire que les métaphores chez Rimbaud sont "superficielles", mais oui un lecteur ordinaire et peu familier avec tout ça se sentira submergé, sa lecture sera lourde et je comprends (j'étais comme ça aussi y'a pas si longtemps). C'est une question d'habitude. Perso maintenant quand je lis un texte épuré sur le plan des figures de style, je trouve qu'il manque quelque chose d'important.
Mais content que tu ais repérer cette allitération, je l'avais même pas vue perso oO
Kroki a écrit :En fin de page 2 : pourquoi sauter une ligne à chaque phrase ? (Question rhétorique, je pense et j'affirme que ça rendrait mieux en paragraphe avec des virgules 8D)
Probablement le point de vue que je défendrai avec le plus de virulence. Tu n'as probablement lu que des romans "classiques", dans le sens où ils étaient construits comme un roman du 19ème siècle, avec des paragraphes bien divisés, des dialogues dans des guillemets ou après des tirets, des chapitres, etc. Mais dans la littérature postmoderne, ces notions sont obsolètes et de nos jours c'est un peu la norme de venir jouer avec la construction physique du texte. Baricco, qui est un génie reconnu autant par les critiques que le public, saute parfois des lignes en plein milieu d'une phrase. Au début c'est déroutant, on comprend pas trop, et puis on se rend compte que tout est calculé.
Dans mon cas, le saut de ligne sert à mettre l'accent sur ces phrases, à les individualiser. Si je les regrouperais, elles n'auraient pas le même impact sur le lecteur. D'ailleurs je trouve que mon texte manque singulièrement de vie au niveau de la construction physique. Alors que tu trouves dérangeant qu'il y ait saut de ligne, moi perso je trouve dérangeant qu'il n'y en ait pas ^^ M'enfin là faut juste se mettre dans une perspective purement littéraire pour comprendre et apprécier. Je sais pas. Mais je te rassure, c'est normal et fortement encouragé en général de faire des sauts de ligne et de jouer avec la disposition du texte. J'avais fait la même chose pour ma nouvelle sur Tora Uma et t'as rien dit ptdr
Kroki a écrit :"Nos gardiens démoniaques" -> après une explication pragmatique de leur peine je trouve que c'est pas de très bon goût de revenir au métaphores, quand bien même celle-ci fut-elle filée.
Oui euh enfin c'est pas une super métaphore, juste une hyperbole qui vient mettre l'accent sur le sentiment haineux qu'ils éprouvent envers leurs gardiens. Ils vont pas juste dire "gardien" sur un ton neutre, leur seule mention les foute en rogne !
Kroki a écrit :"ils le fouettaient jusqu’à ce qu’il se remette au travail ou qu’il renonce à la vie" -> la notion de renoncer à la vie me parait plus passive qu'il ne faudrait ici, comme si le mec il était en train de s'engourdir tout nu dans la neige alors qu'en fait il est plutôt en train de se tordre dans tous les sens pendant qu'il se fait lacérer.
Ici il s'agit d'un euphémisme pour dire qu'il se laisse tuer, c'est tout. C'est volontairement plus passif qu'il ne le faudrait. Des euphémismes concernant la mort, il y en a quelques uns dans mon texte. Le narrateur n'aime pas trop parler de ses amis morts quoi.
Kroki a écrit :"qui était juste suffisamment nourrissante" -> "tout juste suffisamment" ? Ça me parait de toute façon un peu lourd avec un adjectif en plus, je reformulerais ça.
Encore une fois, c'est peut-être une particularité du langage québécois parce que ça se dit très bien de mon point de vue. La lourdeur de l'adjectif est un effet de style voulu censé mette en évidence que l'eau qu'ils boivent est vraiment à la limite de la comestibilité.
Kroki a écrit :"Pour boire, nous devions nous sustenter" -> mais se sustenter ça veut dire manger u_u
Hmm en effet c'est un abus de langage. Je croyais que ça pouvait s'appliquer aussi aux liquides. Je modifie.
Kroki a écrit :"la déshydratation l’emportait sur la raison" -> l'opposition déshydratation/raison ne me parait pas parlante, autant la soif est un besoin, autant la déshydratation est un mal, donc je ne pense pas que ça aille bien.
Sauf que ce n'est pas la soif qui fait en sorte qu'on boit notre urine quand on est perdu en bateau par exemple, c'est la déshydratation, le principe de survie élémentaire qui nous rend prêt à tout. La soif c'est très faible comme mot. J'ai soif en ce moment mais je boirais pas l'eau des chiottes.
Kroki a écrit :"Personne n’osait boire cette eau au début, [...] et nous finissions tous par y boire" -> attention au changement de COD u_u
T'es au courant qu'une phrase peut contenir plusieurs COD j'espère oO
Kroki a écrit :"Pour étendre notre espérance de (sur)vie," -> allonger ? Les parenthèses, arf, ça fait plutôt jeu de mot forcé, dans un texte littéraire ça m'a pas l'air terrible.
Étendre, allonger, ce sont des synonymes et l'expression n'est pas figée hmm. Pour ce qui est du "jeu de mot" il sert juste à préciser que le narrateur ne considère par sa vie comme une vie, mais comme une course à la vie, une survie, sauf que "espérance de survie" ne se dit pas du tout, d'où la parenthèse. Procédé fréquent en littérature et SURTOUT en poésie genre chez Rimbaud ou Jean-Marc Desgent.
Kroki a écrit :"se laisser mourir piétiner par le soleil" -> "piétinés" mais le verbe m'a pas l'air adapté.
C'est une figure de style (no shit). Merci pour la faute.
Kroki a écrit :"pour ainsi éviter des millénaires de souffrance biblique" -> j'ai pas tout de suite compris la phrase, la référence biblique est de trop, pour moi la souffrance biblique c'est l'enfer donc la mort par le soleil, mais en fait visiblement au contraire c'est la vie dans les tranchées. Tu vois peut-être ça comme une antithèse subtile mais pour moi c'est une source de confusion.
Euh non, une souffrance biblique renvoie à n'importe quel événement décrit dans la Bible, que ce soit Jésus sur la croix, Judas pendu et éviscéré, Job dont la famille brûle, etc, la souffrance est omniprésente dans la Bible et sert à faire "peur" au lecteur. En faisant référence à la Bible, je dis en gros que leurs souffrances sont dignes des pires atrocités de la Bible, y'a pas à chercher plus loin. T'as pas dû avoir une grosse éducation chrétienne pour ne pas avoir compris
Kroki a écrit :Vers la fin de la page 3, encore une fois les sauts de ligne, d'autant plus que cette fois il y a carrément une ligne sautée avant l'explication du "Mais ça n’avait rien à voir avec l’absence du soleil.", moi ça me fait un effet wtf.
Même explication que précédemment. Pour ce qui est de la ligne sautée avant l'explication de l'absence de soleil, c'est simplement pour marquer un nouveau paragraphe oO Oui oui il existe des paragraphes de seulement une ligne. Je te conseille de lire autre chose que des mangas si tu veux le réaliser ^^
Kroki a écrit :"Notre mère éternelle veillant sur nous." -> possessif + participe présent : ça m'a pas l'air d'aller ensemble.
Hmm je sais pas. Je modifierai pour être certain.
Kroki a écrit :"Notre espoir bleu." -> ah ben c'est le titre, ça devrait être la fin non ? Je suis sérieux, une référence au titre, qui forme une phrase propre, si c'est pas la fin ça me parait anti-climatique.
Une nouvelle qui se termine par son titre c'est ce qu'on appelle communément de la littérature-poubelle hahaha. Tellement classique et vomissible comme façon de faire. Le titre est répété à plusieurs reprises dans le texte et ça suffit, car le titre renvoie simplement à l'esprit du récit, à la lune qui est au coeur de l'histoire. J'ai absolument pas besoin de la caser à la toute fin.
Kroki a écrit :"Sans cette vision, même les plus forts et les plus courageux d’entre nous se seraient perdu dans l’océan de tristesse." -> bon attend, ils voient un grand machin bleu, mais s'ils ne le voyaient pas ils se perdraient dans un grand machin bleu, moi là je suis perturbé.
Ton esprit est bloqué par une vision trop littéral du texte. L'océan décrit n'est pas bleu, il est noir, c'est un océan de tristesse, donc une abondance de tristesse, pas un véritable océan ok. D'ailleurs le thème de la mer revient à de nombreuses reprises car pour le narrateur, le ciel noir est une mer d'ombres (c'est très symbolique tu vois), et la lune une bouée dans cette mer d'ombres tu vois. S'il n'y a plus cette bouée, s'il n'y a plus l'espoir bleu, ils ne peuvent s'accrocher à rien et sont submergés par cet "océan de tristesse"...
Kroki a écrit :"Ils auraient sombré, engouffrés par Charybde ou dévorés par Scylla." -> j'ai pas envie de les googler mais je sais pas si c'est utile de faire des références de la mythologie grecques dans un texte sur des forçats du 19ème siècle. (au pif) Ça fait très "la mythologie pour la culture" comme en parle Usul dans son dernier 3615.
Ça renvoie surtout au thème de la mer. Pour représenter le mal le plus profond de la mer, rien de mieux que des monstres marins mythiques. C'est pas non plus de la "mythologie pour la culture", c'est juste une habile façon d'y faire référence, c'est de l'intertexte et c'est très bien vu dans un milieu littéraire. Baudelaire, Rimbaud et plusieurs autres le font à profusion et ça vient juste imager le texte différemment.
Kroki a écrit :"Ceux-là même qui se disaient forts alors qu’ils n’avaient pas une once de chair sur les côtes." -> si ils ont pas de chair, tant qu'ils ont des muscles, ça va.
"De jeunes chevreaux frêles et fringants" -> fringants me parait positif donc je vois pas trop ce que ça fait là. Et ces sauts de lignes raah.
"Ils ne comprenaient pas ou se refusaient à croire" -> "se refusaient à comprendre" ? Sans répétition je vois mal l'intérêt du deuxième groupe verbal.
"Ils ne voulaient pas accueillir cette noirceur qui les rongeait" -> Bonjour Mme la noirceur, veuillez prendre une chaise, je vais disposer de votre manteau.
"Ils refusaient l’assouvissement, tentaient de fuir, tentaient de se battre, tentaient de vivre." -> je n'aime pas la répétition de "tentaient" mais alors si il n'y a pas en plus répétition de "ils" ça me parait encore plus bizarre.
"Certains se résignaient. D’autres étaient perdus d’avance" -> ceux qui se résignent ne sont pas perdus eux ? Il y a un problème là, ça sonne comme si ceux qui se résignent vont survivre (ce qui est du coup étrange puisqu'ils se résignent).
"ils se laissaient dévorer par la peur et étaient incapables de nager jusqu’à la bouée." -> WTF la métaphore natatoire ! xD
"le tumulte du mal" -> c'est quoi ?
"Aveuglés par la terreur et l’incompréhension de l’absurdité" -> la terreur de l'absurdité ? Cette phrase me parait bizarre" Ce paragraphe en général en fait, il m'a l'air drôlement compliqué.
"s’accrocher à quelque chose, aussi infime eut-il été." -> tournure la plus casse-gueule du monde, un indéfini + un pronom c'est la misère, il faut absolument trouver une autre formulation. @_@
Tout le passage sur les jeunes est en effet vraiment très maladroit et pas spécialement utile à l'histoire donc je l'ai retiré. Par contre la répétition du "tentaient" est génialement rythmique monsieur. Et le "tumulte du mal" renvoie encore une fois à cette image océanique du mal, de la tristesse, de l'angoisse, etc. Les vagues donc, le remous, qui les submergent et les noient.
Kroki a écrit :"Ceux d’entre nous qui étaient là depuis longtemps, en revanche," -> les virgules me paraissent en trop ici
Ben euh non, j'aurais aussi pu dire "En revanche, ceux d'entre nous...", "en revanche" est un complément, il peut être déplacé et même supprimé, donc il doit être encadré de virgules.
Kroki a écrit :Encore une fois un festival de métaphores wtf.
"Ces chiens" -> la métaphore filée de tout à l'heure est abandonnée pour des chiens, à l'instant où j'ai lu ce mot j'ai pensé à des vrais chiens, pas du tout aux superviseurs. x)
Ben c'est à peine une métaphore, "ces chiens", j'aurais pu dire "ces rats" ou même plus vulgairement "ces fils de pute". Et puis c'est pas parce que j'associe quelque chose à une autre chose que cette association doit exister pendant tout le texte, et heureusement, on aurait vraiment que de la littérature de merde mdr.
Kroki a écrit :"Mais un soir, un événement inattendu survint." -> alors je trouve que c'est assez bizarre, tout le texte est très descriptif et contemplatif, et là BAM : un évènement et du passé du récit. Ouh.
Pas faux, mais je sais vraiment pas comment caser ça autrement. Il doit tout de même se passer quelque chose :/ Je vais essayer de retravailler ça.
Kroki a écrit :"Évidemment, c’était physiquement impossible. Mais qu’en était-t-il d’un point de vue métaphysique ?" -> bon ok en fait l'aspect "poétique" a complètement disparu quoi. 8D
Difficile de parler de choses concrètes et scientifiques avec des métaphores quoi x)
Kroki a écrit :"notre mère chérie" -> métaphore maternelle qui sort de nulle part, alors en plus l'expression d'affection que, il faudra s'y faire, aujourd'hui "chérie" ça sonne plus comme "ma chérie" que "je la chérie". @_@
Relis le texte et tu t'apercevras que la métaphore de la mère revient à quelques reprises, il ne sort absolument pas de nulle part. Pour ce qui est du sens de "chérie", nous sommes ici dans un cadre strictement littéraire donc osef du sens des mots dans le patois populaire. Par exemple le mot "hôte" s'emploie généralement pour parler de quelqu'un qui reçoit, mais en littérature "l'hôte" est celui qui est reçu. Et puis ton exemple est bidon parce que "ma chérie" justement tu dis ça pour dire "tu es celle que je chérie" quoi hmm.
Kroki a écrit :Retour de la métaphore natatoire + divine + phrase tellement indiciblement longue telle un serpent maléfique des incommensurables abysses de l'infinie noirceur.
La phrase est volontairement extrêmement longue et marque le rythme effréné, alors qu'une phrase ponctuée de points marque une pause entre chaque parole, te mettant dans un état léthargique. C'est donc normal et voulu.
Kroki a écrit :"du désespoir incommensurablement infini" -> l'ordre des adjectifs me fait tiquer
C'est un pléonasme qui vient accentuer le côté infini de l'infini 8D En gros ça signifie "infini +1" ptdr
Kroki a écrit :Je ne comprends pas cette fin, mecs, l'éclipse dure 5 minutes,
Une éclipse lunaire c'est pas une éclipse solaire monsieur, ça peut au contraire durer jusqu'à six heures. C'est suffisant pour sombrer dans le désespoir.
Kroki a écrit :votre monde (le votre d'ailleurs, pas "le" monde)
C'est textuellement écrit "un monde" pas "le". Leur monde donc.
Kroki a écrit :et je vois pas pourquoi vous mentionnez la nature, elle a rien eu à faire de tout le texte donc c'est un peu injuste de l'accuser tout à coup, c'est le bagnat qui vous est monté à la tête bande de dindons.
L'éclipse est un phénomène naturel, donc oui la nature en est responsable. Mais cette fin est censée venir démontrer qu'au final, leur désespoir n'est pas causé par l'homme, mais par la nature elle-même. Mais je reconnais que la fin est assez maladroite. Comme j'ai viré le passage des jeunes, je vais pouvoir retravailler la fin.
Kroki a écrit :Bref, l'histoire me parait pas intéressante du tout parce que trop ostentatoirement poétique et lamentatoire, ça prend pas avec moi.
En effet ce texte s'adresse à un public littéraire féru de Baudelaire, de Rimbaud, de Verlaine, etc, et j'ai voulu leur offrir un texte riche en symboles et en métaphores vives pour sustenter leur esprit. Mais je comprends que c'est pas très intéressant pour des gens dont JK Rowling, Stephen King et Bernard Werber constituent des références littéraires quoi, puisqu'ils sont habitués de lire des oeuvres où le récit et la narration prime sur le texte. Mais en littérature, on se doit d'étoffer la forme comme le fond, et donc faut passer par les figures de style, les intertextes, le vocabulaire, la mise en page, etc. Si j'avais écrit un texte "classique" on m'aurait renvoyé mon texte avec la mention "change de programme d'étude".
Kroki a écrit :Et sur l'aspect technique, c'est une inondation de figures de styles (de métaphores à vrai dire)
Le littéraire en moi te répond "et c'est quoi le problème ?" :)
Kroki a écrit :je trouve que tu en fais beaucoup trop et de façon trop désordonnées (trop de thèmes : l'enfer, l'océan (?), la mort, le ciel...)
Y'a aucunement le thème de l'enfer, et celui du ciel est complètement remplacé par celui de l'océan. Je te met au défi de trouver une seule fois le mot "ciel" dans tout le texte ptdr. Il est systématiquement associé à la mer.
Kroki a écrit :comme si tu cherchais à caler un maximum de métaphores pour la métaphore.
Non, je cale des métaphores parce que c'est une imagerie poignante et sans fin, vachement utile pour décrire des sentiments abstraits comme la tristesse et l'angoisse justement. Leur donner un caractère physique comme chez Rimbaud, c'est juste la beauté à l'état pur.
Kroki a écrit :Pour moi qui recherche une histoire c'est sûr que c'est perturbant, mais je trouve en plus que c'est assez maladroit.
Oui ben voilà, tu fais difficilement la nuance entre la littérature et le divertissement. Les plus grandes nouvelles ne racontent même pas vraiment d'histoire, certains romans n'ont même pas de trame narrative ou même de personnages définis, t'as des romans avec 25 narrateurs différents, des romans qui ne se lisent pas linéairement, des romans où on intègre des images, des poèmes, des prières, des catalogues, des listes, des correspondances, etc. C'est ultra diversifié la littérature et ça ne se limite heureusement pas à un personnage avec une quête.
Kroki a écrit :La comparaison de la femme avec la fleur est peut-être un cliché, mais elle a l'avantage de tenir en un mot et d'être comprise par tout un chacun.
Oui mais d'un point de vue littéraire, c'est de la grosse merde. On ne veut pas nécessairement être compris de tous, on veut écrire quelque chose qui sorte de nos entrailles et qui est beau. T'es pas censé lire un poème hop comme ça et puis on passe à autre chose. Tu lis n'importe quel poème de Rimbaud ou de Mallarmé de cette façon et tu seras VRAIMENT déçu. Non, tu dois te pencher sur chaque phrase, goûter chaque mot, jouer avec dans ton esprit, rechercher le sens en t'imprégnant de ces mots, et ils t'apparaissent ensuite comme une révélation et tu te sens BIEN.
Paroles d'un mec qui est à fond dans la littérature donc c'est peut-être un concept très bizarre pour un mec lambda, je suis bien d'accord.
Donc au point de vue métaphorique et symbolique, je crois tout de même avoir réussi quelque chose de bien et j'ai hâte de connaître l'avis de mes profs qui sont juges du fameux concours. Au plan du récit, c'est à retravailler par contre, j'en suis conscient, il y a plusieurs maladresses.