Ardamu

Des dessins ? des fics ? des bannières ? ect ? venez poster tout ça ici !

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Desmu
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Re: Ardamu

Message par Desmu »

Merci d'avoir admis votre flemme. :adhe:

Plus sérieusement, c'est bien ce que je pensais, les fics, ça marche pas. Au pire, vu que le texte est pas des masses aéré ici, vous pouvez toujours vous rabattre sur la version de mon blog, ou le "formatage automatique" du texte permet de donne plus d'espace entre chaque ligne. Ça devrait déjà donner plus envie.

Bon, vous faites comme vous voulez, en fait. Je vous proposerai une version .odt/.doc quand ce sera terminé, déjà plus attractive.

Même si ça vaut pas trop le coup, voilà quand même la suite.

Chapitre 8
Horreur au moment de se lever : impossible de sortir ! Des planches de métal solide recouvrent nos portes et fenêtres donnant sur l'extérieur ! Nous sommes enfermés !
Mon père tente par tous les moyens de briser l'emprise de ces choses, il n'hésite pas à sortir une vieille caisse à outils... mais ce sont les outils qui brisent. C'est au tour de mon père de fondre en larmes, à ma mère de le réconforter.
« Non ! Non ! Je suis déjà dans le collimateur du patron depuis que je suis dans sa boîte, ça fait quinze ans qu'il cherche un prétexte valable pour me virer !
- Il ne va quand même pas te virer pour un retard au boulot, quand même, si ?
- Je l'ai déjà supplié pour avoir ce job au RMI, mais il préfère encore ne pas m'avoir dans ses rangs ! »

Ayant une idée, bien que peu orthodoxe, je fuis vers Anuva. Sarantu n'est pas là, mais je peux toujours demander conseil aux maîtres. Je parviens à en trouver un en communication visuelle grâce à l'ordinateur.
« Mes respects, maître. Je me nomme Ardamu, je viens d'être promu apprenti, et j'ai besoin de votre aide.
- Salutations, apprenti, que souhaites-tu savoir ?
- Je suis actuellement bloqué chez moi, des énergumènes ont bloqué les issues avec des planches de métal. Ne puis-je pas me servir de mon armure Mikava pour briser leur emprise ?
- Son usage est normalement réservé aux combats. Mais tu peux t'en servir pour te sortir d'une situation inextricable avec des moyens terrestres.
- Merci, maître. »
La communication se termine, je retourne sur Terre, attends que mes parents s'éclipsent dans une pièce voisine, je pense ''Enfiler armure'' quelques secondes. Ça marche. Je sors la lame de son fourreau et m'en sers pour éliminer les planches bloquant l'accès à la porte principale. Le bruit attire l'attention de mes parents. Heureusement qu'ils ne me voient pas quand je suis en armure, la situation serait inexplicable. Je m'éclipse vers les toilettes pour reprendre mon apparence humaine, tandis qu'ils restent bouche bée devant l'issue crée comme par magie. Peu après, je me sers de mon jeu d'acteur pour avoir l'air aussi surpris qu'eux. Puis la journée reprend normalement, et par chance, personne n'est en retard.

Entrant en salle de classe, Horace, fils de l'employeur de mon père, pousse un ''Mais...'' stupéfait en me voyant, avant que son voisin Manu ne le coupe avec un ''Ta gueule.'' très distingué.
La journée est plate, comme à son habitude. Je reprends mon humeur habituelle, malgré une présence d'énergie un peu plus conséquente qu'à l'habitude.

Le soir, je retrouve Sarantu. On est Vendredi, pas de cours demain, je peux rester aussi longtemps que je le souhaite. Je le retrouve dans la salle d'entraînement.
« Chevalier, ne m'aviez-vous pas promis un moyen de locomotion ?
- Patience, patience, mon jeune apprenti. Toute chose vient à point en heure de celui qui sait attendre !
- Mais... ça ne veut rien dire !
- D'accord, tu m'y feras repenser après le cours.
- Avant de commencer, je voulais demander si je pouvais révéler l'existence de ma seconde vie à mes parents. Je risque d'avoir du mal à joindre les deux, et ils commencent déjà à s'inquiéter, je suis contraint de leur mentir et j'ai horreur de ça.
- La clause est claire : tu dois garder l'anonymat. Ne parle même pas de ton identité secrète à tes parents.
- Même les super-héros chez Marvel et DC Comics ont confié leur identité secrète à certaines personnes !
- Tu n'es pas un super-héros, tu es un Mikava !
- …
- Je sais, c'est dur à admettre, c'est difficile de masquer tout ce tintouin aux seuls proches que l'on a, mais il faut le faire ! On évite ainsi une propagation de notre existence dans les médias, ce qui empêche certains mouvements de vouloir nous éliminer.
- Quels mouvements ?
- Tu penses que ça ferait plaisir aux gouvernements impérialistes de savoir qu'ils ont une société concurrente à la leur ? Comment exercer l'autorité et la terreur quand on sait qu'un havre de paix est accessible, à condition d'être apprécié de personne ?
- Si votre organisation comporte tant de sages, je pense que ceux-ci sauront faire la différence entre vrais et faux rejetés.
- Nous serions confrontés à la traque des Mikava. Les pays dépenseraient des milliards pour nous détecter et nous minimiser encore plus qu'ils ne l'ont déjà fait. Puis le bal de l'hypocrisie s'ouvrirait : ''Pourquoi aller sur une planète parallèle et risquer à être tué par un gilet-orange simplement pour être sociable alors qu'on peut vous aider sans danger ?'', avec ses fausses promesses et ses fausses compassions !
- Et qu'est-ce qui me prouve qu'il n'y a pas d'hypocrisie ici ?
- Cet endroit a été fait par quelqu'un ayant réellement vécu l'expérience de la solitude, il ne souhaite ça à personne !
- Qu'est-ce que vous en savez ? Vous étiez là ?
Le ton de la conversation toujours croissant laisse sa place à un silence glacial. Sarantu se reprend sur un ton ferme.
- Jeune homme, j'ai vu par moi-même une quarantaine de personnes passer du stade d'exilé à celui d'homme de société. Je n'ai pour certifier cela que ma parole d'homme. Libre à toi de me croire ou pas. Si tu penses que nous ne voulons pas t'aider, personne ne te retient de partir.
- Je ne vous connaissais pas sur un ton si... froid.
- Il le faut parfois, pour laver l'honneur. Je veux bien jouer les mecs baba cool pour donner une bonne image des Mikava aux nouveaux arrivants, mais encore faut-il que ces arrivants aient un minimum de respect pour l'organisation qui les accueille.
- Veuillez accepter mes excuses, j'ai parlé trop vite.
- C'est déjà oublié. Tu avais autre chose à ajouter ?
- Euh... je ne crois pas.
La tension redescendait.
- Bien, alors...
- Si, en fait. Désolé de vous interrompre, mais... n'est-il pas possible de faire entrer mes parents chez les Mikava ? Ils sont autant marginalisés que moi, en fait...
- Le fait d'attribuer trois apprentis par chevalier est déjà de trop. Nous avons énormément de travail, et nous privilégions les nouvelles recrues jeunes avec beaucoup d'années devant eux encore, qu'il serait dommage de gâcher. Le conseil des maîtres a dû découvrir tes parents en même temps que toi, mais ils ont préféré te recruter à cause de ces critères. Ils ont peut-être été casés sur une liste d'attente, mais ils ne sont pas prioritaires. Et puis... ils ne sont pas en bonne santé. »
En effet, ma mère a subi de graves blessures suite aux deux accouchements non-assistés qu'elle a subi, c'est un miracle qu'elle soit toujours en vie. Mon père, quant à lui, ne pourrait partir en retraite qu'à 76 ans au vu de sa situation actuelle, et en espérant que son métier ne lui abîme pas plus la santé.

La discussion passée, l'entraînement commence. J'affronte principalement des Migono de niveau ''normal'', je vainc l'adversaire une fois sur cinq. Après deux heures de dures batailles, le ratio descend à une victoire sur trois combats. Sarantu me complimente devant mes progrès plutôt impressionnants.
Nous enchaînons avec un cours. Faclastu est présent. Le chevalier choisit alors d'ouvrir un volet concernant les relations sentimentales.
« Faclastu, tu as une chance énorme d'avoir rencontré Carolia. Le tout est maintenant de ne pas se planter lors de ton rendez-vous au restaurant. Je sais que tu as énormément gagné en assurance, mais rien n'est encore joué tant que la phase de la séduction n'est pas terminée. Je te propose donc une petite mise en situation à ce sujet. Profitons de la présence d'Ardamu pour le faire participer et le laisser répondre en premier.
- Euh... peut-être. Je vous avoue que mon expérience dans le domaine des relations avec le sexe opposé tend vers moins l'infini.
- Et bien, ce sera l'occasion de lui faire changer de signe !
- Excuse Faclastu, il a trop conversé avec Garatu.
- Sans rancune ?
- Sans rancune. Mais je suis pas trop le genre de gars à faire la gueule à quelqu'un pour une blague pas drôle.
- Bien. Mise en situation. Devant la porte du restaurant, en train de... fumer une clope, une charmante demoiselle...
- Je fume pas.
- Ce n'est qu'une mise en situation, Ardamu, laisse-moi continuer. Donc, une charmante demoiselle sort également son paquet de cigarettes et vient fumer à vos côtés. Ardamu ?
- Quoi ?
- À toi de me dire ce que tu fais ensuite.
- Je rentre dans le restau, je peux pas saquer l'odeur de la clope.
- Je viens de te dire que c'est une mise en situation, admettons que tu aimes l'odeur quand même, ce n'est toutes façons pas réel !
- Même avec de l'imagination j'ai du mal...
- Bon, oublions l'histoire de la clope. Admettons que vous êtes devant le restaurant tous les deux et que vous ne fumez pas.
- Mais on fait quoi, alors ?
- J'en sais rien, vous attendez quelqu'un par exemple.
- C'est pas mieux d'attendre à l'intérieur ?
- Bon, on va dire que vous faites rien.
- Poireauter dehors à rien foutre, sous la pluie en plus de ça ? Vous en connaissez beaucoup des gens qui le font ? »
Un gars d'un autre forum sur lequel je publie les chapitres a converti les chapitres déjà publiés en format .pdf pour pouvoir les imprimer et épargner les yeux de ceux qui n'aiment pas lire sur PC. Le lien ici, pour ceux que ça intéresse.

Chapitre 9
Vingt minutes et trois aspirines plus tard, la mise en situation parvient jusqu'à la table de restaurant, où le gars a réussi à inviter la demoiselle à dîner, avec comme plat principal ce fameux poulet rôti bien lourd à digérer à huit heures du soir qui fait la réputation de l'établissement.
« Je maintiens qu'il serait meilleur avec de la mayonnaise.
- Ardamu, s'il-te-plaît. On a déjà eu assez de mal à faire venir cette charmante jeune femme à votre table. Dans la réalité, ça ne se serait pas passé comme ça.
- Ça convient peut-être à Faclastu, la fumée de la clope, mais j'aurais personnellement pas accepté.
- Ah non, moi, j'aime pas non plus.
Sarantu reprend sa respiration.
- Bon, elle vous demande quels sont vos films préférés. Ardamu, quel genre de film lui cites-tu ?
- Je sais pas, je vais jamais au ciné.
- Tu en as bien vu à la télé ?
- Les jours où elle marche, on ne peut capter que les téléfilms familiaux de la première chaîne, je peux pas me faire d'opinion.
- Mmh... Laissons tomber. Faclastu, que dirais-tu ?
- ''Qu'importe le film. Un bon jeu d'acteur fait la différence quelque soit le genre dans lequel il joue. J'admets préférer les comédies ''intelligentes'' malgré tout. Et toi, que préfères-tu ?''
- Très bien. Elle répond qu'elle n'a que peu de temps à consacrer à son côté cinéphile. Elle n'aime pas les pseudo-comédies trash adolescentes, et admet avoir un côté nostalgique et préférer les œuvres où joue Louis de Funès. Ardamu, que répondrais-tu ?
- C'est qui, Louis de Funès ?
- Simplement un acteur relativement connu, capable de faire des mimiques inoubliables, faisant partie de la culture populaire. Dommage qu'il soit mort. Comment peux-tu ne pas le connaître ?
- Je vous l'ai dit, Sarantu, ma télé marche pas. Je connais juste un peu ''Joséphine, Ange Gardien'', vous voyez ce que c'est ?
- J'ai vu deux minutes, ça m'a suffi. Mais ta télé ne marche pas correctement depuis combien de temps ?
- Depuis 1987, d'après mon père.
- Passons. Faclastu ?
- Ah, Louis de Funès ! Sans lui, il n'y aurait pas eu de patrimoine humoristico-cinématographique !
- Pfou, pour dîner avec toi, faut amener un dictionnaire. Tu comptes brancher ta nana avec Le Petit Robert ?
- Ardamu, c'est moi qui mets en situation, ici.
- C'est pas une mise en situation, c'est une confrontation face aux faits. Et si on tombait devant une Ophélia ?
- Tu m'as dit qu'elle est moche comme un pou.
- Oué, mais je parle du niveau intellectuel.
- Il faut savoir faire abstraction des défauts et préjugés pour mettre au devant les qualités qui feront l'amour éternel.
- Bien, Faclastu. Je vois que tu retiens mes enseignements.
- Mouep, je suis pas encore convaincu... »

La fin du cours se termine par une gifle de la demoiselle pour moi, et un baiser de sa part pour Faclastu. Revigoré par cet événement, il nous quitte et passe le relais à Garatu, arrivant tout excité.
« J'ai fait rire quelqu'un ! J'ai fait rire quelqu'un ! hurle-t-il
- Bonsoir, Garatu. répond Sarantu
- Oui, bonsoir. Pardon, chevalier. Mais il faut me comprendre ! J'ai fait rire quelqu'un !
- On a compris. Et si tu t'asseyais plutôt pour nous conter ce qui s'est passé ?
Le plaisantin s'exécute.
- Alors, j'étais à un arrêt de bus. Ce dernier est en retard, comme d'habitude. Un gars est au même arrêt, et là je dis ''Vous connaissez la blague du bus à l'heure ?'' HA HA HA !
- HA HA HA ! reflète mon mentor
- Euh... Ah Ah ? dis-je hésitant
- Ou Brigitte Bardot ! HA HA HA !
- Zut, je me disais aussi qu'on avait pas encore eu une vanne navrante depuis vingt-sept secondes.
Sur ces mots, Sarantu sort un sédatif et l'applique à Garatu. C'est à moi de reprendre la conversation alors que le blagueur reprend ses esprits.
- Vous savez, vous allez un peu vite pour moi. Vous pourriez m'expliquer toutes les tentatives de traits d'humour auxquelles nous avons été soumis depuis l'arrivée de notre ami blagueur ?
- Et bien, déjà, Garatu s'est vautré au sol. Humour visuel classique.
- Ah ? J'avais pas remarqué.
- Tu n'as rien perdu. Après, il y a le ''Vous connaissez la blague du bus à l'heure ?'', ce qui est drôle, car paradoxal. Un bus ne peut être à l'heure, sinon, c'est une plaisanterie, une blague.
- Je prends pas les transports en commun.
- Puis Garatu à cité ce nom d'actrice dont les initiales sont BB pour faire écho à ton Ah Ah, blague alphabétique trop mal placée, suffisant à plomber la soirée.
- Merci, c'est plus clair. Excusez-moi, je fatigue un peu, faut pas m'en vouloir si je suis pas tout.
- Ne t'en fais pas, des choses m'échappent aussi, parfois.
- Au fait, je dois aller aux toilettes, je reviens.
- Attends, Ardamu. Installe ce cylindre quand tu auras fini. »
Sarantu me tend le-dit cylindre. Je retourne à ma chambre par la pensée. Après mon affaire, je suis ses consignes. Sur ma visière s'inscrit ''Motocycle installé'', puis ''Veuillez choisir un modèle de motocycle via votre ordinateur''. N'ayant vu des ordinateurs que sur les pubs affichées en trois mètres sur quatre dans les rues de Villanbourg, des Mac d'Apple dont on vantait l'incroyable supériorité, je ne savais guère comment utiliser celui de ma chambre. Je pousse un bouton mis en évidence, des images s'affichent à l'écran. Parmi elles, l'une me propose justement de choisir un motocycle. On me suggère une vingtaine de variétés, certaines étant plus poussées en vitesse, d'autres en résistance, accélération, maniabilité... Leurs formes vont également du conventionnel au surprenant. Ainsi, un châssis en forme de fusée pyramidale me tape dans l’œil, je le choisis. On me dit que je peux en changer si je le souhaite via cette interface. Je sors de ma chambre, puis du bâtiment.
Pas de chance, Sarantu m'a laissé dans la surprise, et je ne sais pas comment conduire cet engin, encore moins comment le générer. Par hasard, je pense ''Générer motocycle'', ça marche. Le modèle choisi se matérialise devant moi, je n'ai plus qu'à le chevaucher. Bel engin, en forme de tétraèdre presque régulier, avec un réacteur dans chaque coin sur la face arrière, un emplacement creusé pour le pilote au niveau d'une arête, deux roues greffées à la face inférieure, et le nez part en pointe aiguisée, idéale pour empaler. Une fois assis, deux pédales se matérialisent, une sous chacun de mes pieds. Je pousse sur celle de gauche, je recule. Je pousse sur celle de droite, je fonce.
N'ayant jamais piloté de tel engin auparavant, la perspective de me retrouver à environ 200 kilomètres par heure en moins de deux secondes ne m'enchante guère. Pratique pour les cascades sur les dunes, pour apprendre à voler. Mais un des écrans près du guidon m'indique à juste titre qu'on aurait déjà retiré mon permis de conduire sur Terre pour excès de vitesse. Par instinct, je penche le-dit guidon vers la gauche ou la droite pour tourner dans ces directions, en avant et en arrière pour me pencher dans ces autres directions. Une carte s'affiche sur un autre des écrans, m'indiquant le chemin de la salle de cours de Sarantu, d'où vient un signal. Je retrouve ce dernier quelques minutes après, non sans avoir fait quelques chutes, malgré le port de la ceinture de sécurité.
« Ravi de voir que mon émetteur fonctionne toujours bien. Tu sauras où me trouver si je l'active. Alors, cet engin te plaît ?
- Mais pourquoi avoir crée un bolide pareil ?
- C'est toi qui insistais pour ne plus marcher jusqu'à mes salles de cours et d'entraînement. Beaucoup d'autres Mikava sont fainéants au même titre, d'où ce type d'engin. Puis ça peut être utile pour semer un Migono à tes trousses.
- Vous auriez pas... des stages de conduite ou des trucs comme ça ?
- Tu peux t'amuser avec cet engin sur certains circuits implantés à la surface d'Anuva. Parfois, pour le fun, on organise aussi des tournois. Grands Prix, duels à la lame, voire les deux d'un coup, des joutes en quelque sorte. Rassure-toi, personne n'y est blessé, les lames ont autant d'effet que celles des Migono en entraînement, et les véhicules ont des radars de collision frontale probable intégrés, reliés à des systèmes de freinage automatique. On en organise à peu près tous les Dimanche.
- Et y'aurait pas des voitures dans le même genre ?
- Je t'ai proposé le motocycle, il y a en effet des voitures, et d'autres types de véhicules pour les plus haut gradés, comme des chasseurs aériens, des sous-marins, des pelotes de laine rebondissantes... À toi de voir chez les différents codeurs d'Anuva, il s'en donnent à cœur joie pour créer améliorations et autres trucs fantaisistes, et pour les vendre à prix onéreux également, parce qu'il y a quand même des trucs qui servent à rien dans le tas. On dira que les objets usuels sont gracieusement donnés par les chevaliers à leurs apprentis, mais un truc comme le parapluie aérodynamique est juste là pour la décoration.
- On paie comment, ici ?
- En Crédits Anuviens, qu'on obtient en guise de récompense avec une bonne place dans les divers tournois. Avec une meilleure expérience et un plus haut grade, les prix descendent. »
Revenu dans la salle de classe, Sarantu enchaîne avec une autre mise en situation, une soirée alcoolisée entre amis dans laquelle on maîtrise l'art de rester crédible saoul. Encore faut-il avoir des amis, je n'écoute donc que d'une oreille. Personnellement, je me rends ivre seul, à peu près toutes les semaines, généralement le lendemain de ma méditation face au nœud coulant. Je vole un peu de vin de marque distributeur à mon père. Il est dégueulasse, mais je reste désagréable sans en importuner un autre, et il me permet d'oublier les événements détestables de manière plus radicale...

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE
Première Transition
À quoi bon ?

Pourquoi espérer devenir quelqu'un ? Tous les jours, on entend des histoires de gens qui ont réussi d'un pari idiot. Ils montent une entreprise, qui galère dans les débuts, et qui décolle subitement suite à une distinction de taille. Il y a un gars célèbre de plus sur Terre, et son modèle en inspire d'autres.
En temps et en heure, il chutera. Ce n'est qu'une question de temps. Tout le monde finit par tomber, c'est un fait. Supplanté par un autre dans le même domaine et qui aura su être plus ingénieux, en faillite suite à un manque de moyens engendré par une crise ayant eu lieu à l'autre bout du monde, en manque de matières premières, perte d'un allié précieux, dépression... les moyens d'échouer ne manquent pas.

Il n'a que ce qu'il mérite. À avoir donné un modèle de réussite, il aura voulu en inspirer d'autres. On entend peut-être parler de celui qui réussit, mais on n'entend pas parler des milliers d'influencés qui échouent en ayant voulu suivre son exemple. Chaque jour, des PME ferment, des grandes entreprises déposent la clé sous la porte, des hommes et des femmes sont licenciés pour raisons économiques. Et quand les mauvais moments viennent, ils se déplacent en famille. Suivent après un délaissement de tous, une perte de tout ce qui est cher à nos yeux. Du jour au lendemain, on passe de l'humain riche et respecté à l'humain pauvre et dénigré. Il est tellement facile de tout perdre... Il suffit d'un claquement de doigts...
Tout perdre après avoir donné de faux espoirs à des milliers de personnes. Il y a une justice, quelque part. D'un certain point de vue, la réussite nuit à la santé du peuple.
Plus la réussite dure, plus la chute sera dure. Pourquoi vouloir se démarquer, si c'est pour se plonger dans une immense dépression quand la réalité nous aura rappelé à la médiocrité et à l'échec ? Le meilleur moyen de l'éviter, c'est de rester à son pauvre poste en bas de l'échelle, de vouloir rester conforme, sans ambition, sous peine d'être déçu, fortement déçu.

À quoi bon ?
Chapitre 10
Les jours ont passé. Je suis maintenant ''dérouillé'' d'après Sarantu au niveau du maniement de la lame, et je commence à m'imposer face aux niveaux ''difficile''. Je participe également aux stages de pilotage et parviens à maîtriser mon motocycle, mais pas dans les situations pointues et autres cascades. Garatu a étrangement disparu. Mon mentor n'a plus de nouvelles de lui depuis quelques jours, et il ne peut plus se téléporter à l'endroit où il se situe. Faclastu se prépare toujours pour son rendez-vous, sa tension augmente de jour en jour.
Avec les cours du chevalier, auxquels j'assiste chaque jour, je me suis fait un ami. Marc est qualifié d'intello par une majeure partie de la classe et fréquente peu de monde également. Il ne me bizutait pas, mais ne me parlait pas non plus. J'ai su faire connaissance avec lui à l'occasion d'un travail de binôme. En effet, grâce à l'absence d'un gars de ma classe, nous étions en nombre pair ce jour-là. Marc avait également été délaissé, nous nous sommes donc retrouvés à plancher sur un petit dossier d'Histoire-Géo sur la Seconde Guerre Mondiale. Avec quelques clés de conversation que m'a enseigné Sarantu, je me suis trouvé à parler super-héros avec mon collègue. Pour la première fois à la récré, je n'attendais plus péniblement devant la salle de classe, je conversais avec lui, et il s'est révélé être un grand fan de super-héros et posséder une collection de comics remplissant plusieurs étagères. Chaque jour, il m'en prête un, que je lui rends le lendemain après l'avoir lu. Embarrassé de ne rien pouvoir lui prêter, cela me gène toujours, mais il a le cœur sur la main. Cela ne manque pas de jaser auprès des autres. L'ancien ''intello'' est devenu le ''pédé du connard''. Mais ce surnom ne fut qu'éphémère, car son porteur a pu glisser un billet à Wolfgang Ulrich pour qu'il soit oublié.

Une journée commence, mais quelque chose d'inhabituel se produit. Alors que j'attends que la journée de cours commence, finissant le comic de Marc, j'aperçois justement Wolfgang Ulrich et deux de ses amis pousser Blanche dans une ruelle. Mon instinct de curieux me fait ranger la lecture dans mon sac pour me plaquer contre un mur et épier discrètement ce qu'il se passe dans la ruelle. Je vois WU et ses deux sbires brutaliser Blanche, gisant en larmes et en sang au sol. Elle tente de parler.
« Non, Wolfgang ! Pitié !
- Tu refuses la sodomie, salope ! Tu vas voir qu'on refuse rien à Wolfgang Ulrich !
- Pitié ! Arrête ! Tu me fais mal !
- Puisque tu la refuses, je te la ferai de force ! »
Voilà une situation compliquée, que je pourrais résoudre en Mikava. Je suis en effet invisible aux yeux des humains non-initiés sous cette forme, mais mes actions ont malgré tout un impact. Je jette un œil autour de moi pour garder ma transformation discrète, puis je revêts mon armure, entre dans la ruelle, et m'apprête à me servir de ce grappin dont je me suis équipé récemment pour agripper Blanche et l'éloigner de ses ravisseurs. À ce moment, WU se retourne.
« Tiens, tiens, voilà qui est intéressant. Vous voyez ce que je vois, les gars ? Un Mikava !
Il marque un temps, contemplant visiblement mon air surpris.
- À ce que je vois, c'est l'heure de casser de l'optimiste... Rekopo, Tesseto, avec moi ! »
Horrifié, j'assiste à la matérialisation de trois Migono face à moi ! Les deux sbires ont en effet les noms donnés par WU, tandis que ce dernier se nomme désormais Belto. M'étant déjà entraîné contre plusieurs hologrammes de Migono en une seule fois, je suis malgré tout sorti de ces entraînements théoriquement démembré. Et là, les lames sont réelles.
Blanche, quant à elle, semble ne plus nous voir ni nous entendre, et en profite pour fuir dans la direction opposée. Je range alors mon grappin et sors ma lame, tandis que mon adrénaline se met à atteindre un pic critique.

Hurlant de manière horrible, les trois se jettent sur moi. Les coups sont extrêmement rapides, et je parviens difficilement à tous les esquiver. Plusieurs me frôlent sans me blesser, mais endommagent malgré tout mon armure. Heureusement, je parviens rapidement à désarmer un Migono. Sa lame part en hauteur et retombe en donnant un coup mortel à la colonne vertébrale de l'autre sbire. Celui-ci s'effondre au sol, mais les deux adversaires restants n'expriment aucune compassion. Belto ramasse la lame l'ayant tué, range son bouclier et se met à m'attaquer avec elle, en plus de sa propre lame. L'armure du sbire mort disparaît, laissant son cadavre humain ensanglanté gisant au sol. Maintenant désarmé, le second sbire ne peut plus que parer, et préfère donc fuir en matérialisant une porte, vers Obero sans doute.
Ne restent alors plus que WU et moi, peinant à parer les coups de ses deux lames. Son style d'attaque est plutôt sauvage, et la force de ses coups dévie mes accessoires vers moi. Par plusieurs fois, je suis presque tranché par ma propre arme. Je n'avais encore jamais défié d'adversaire armé de plusieurs lames, et me vois contraint d'utiliser majoritairement le bouclier, ayant renoncé à désarmer Belto avec ma propre lame. Il appuie alors sur un bouton sur le manche de sa lame, et celle-ci se met à rayonner pendant quelques secondes. En deux coups, il parvient à couper en deux mon bouclier et mon arme. Désarmé, je recule dans un coin de la ruelle formé par une poubelle et un mur. La lame de Belto cesse de rayonner. Inutile d'essayer de me défendre avec les poings et les pieds, face à la lame, ils ne pourront rien faire. Cerné, je sens ma fin venir. J'ai voulu être héroïque, suivre les exemples donnés par les super-héros, cela a mené à ma perte. D'une voix vocodée, lugubre, caverneuse, mon adversaire prononce la sentence.
« À toi de faire un choix, Mikava. Ou tu nous rejoins, ou tu meurs. »
Subitement, je me résigne. Après tout, je voulais me suicider chaque semaine avant de m'embarquer dans cette histoire. Encore un échec. Une fois de trop, la chance n'était pas avec moi. Tant qu'à faire, que je sois tué où que je me suicide, je meurs dans tous les cas. M'étant calmé, je penche la tête en avant et ferme les yeux.
« Tuez donc. Je suis une erreur de la nature, de toutes façons. Je ne mérite pas de vivre, mais je n'ose pas me suicider. Mettez fin à mes jours, je vous en supplie. »
Chapitre 11
Une lame verte s'interpose entre ma tête et la lame de Belto.
« Si j'étais toi, j'essaierais de tuer un autre Mikava.
- Quoi ? C'est encore un de tes esclaves ?
- Ardamu n'est pas mon esclave, c'est un humain désireux de s'en sortir que j'ai pris sous mon aile pour l'aider.
- Tu ne l'aideras pas ! Il est voué à la perte !
- Je ne suis pas de cet avis. »
La lame orange se retire du blocage imposé par la lame verte. Belto s'enfuit comme son ancien sbire. Je reprends mon souffle.
« Sarantu, vous m'avez sauvé la vie. J'ai eu beaucoup de bol que vous soyez là au bon moment. Merci infiniment.
- Ce n'est rien, tu étais en fâcheuse posture. Nous autres chevaliers avons des équipements pour nous téléporter vers nos apprentis, et ceux-ci nous avertissent également si l'apprenti se retrouve face à un Migono. Y'a un peu de chance, mais pas tant que ça, en fait.
- Wolfgang Ulrich est un des leurs. Mais... il a dit ''encore un de tes esclaves'', vous vous connaissez ?
- Il fut autrefois l'un de mes apprentis. Au début du collège, tu l'as connu ronchon à bouder dans un coin dans la cour du collège. J'étais jeune chevalier récemment promu, il fut l'une de mes premières recrues. Il a d'abord été intéressé par l'idée, a suivi mes premiers cours, mais s'est rapidement ennuyé et m'a envoyé balader, disant qu'il pouvait se débrouiller seul. Pas de chance, il fut également l'un des premiers apprentis de Feltro. Aujourd'hui, c'est l'un de ses bras droits, et il fait partie des Migono préférant tuer les Mikava plutôt que d'essayer de les pervertir en premier. Il a déjà manqué de tuer deux de mes apprentis, mais j'étais là à temps pour éviter le désastre.
- Attendez, ça fait cinq ans que vous êtes chevalier, et y'a que quarante de vos élèves qui sont parvenus à votre grade ?
- À raison de deux mois de formation en moyenne pour chaque élève, je trouve que c'est plutôt pas mal. Wolfgang fut mon seul échec. »
C'est bientôt l'heure d'entrer au lycée, Sarantu me laisse sur ces mots avant de retourner à ses occupations.

Pas de trace de Wolfgang Ulrich, ni de Blanche, aujourd'hui. À midi, des rumeurs commencent à circuler au sujet d'un cadavre d'élève du lycée qu'on aurait retrouvé dans une ruelle pas loin d'ici. Le lendemain, un hommage est organisé au lycée, suite à la mort du-dit élève, une minute de silence lui est consacrée. On aurait retrouvé mon cadavre à une minute près dans cette même ruelle, mais on n'aurait pas fait tant de chichis, on n'aurait pas non plus fait d'enquête pour éclaircir ça. Le surlendemain, Blanche et Wolfgang reviennent. Ils ne sont plus ensemble et ne disent pas un mot de la journée.
À midi, je trouve justement Blanche, assise sur un banc, dégustant un sandwich provenant du même commerce où j'achète le mien, ce n'est pas sans me rappeler une mise en situation à laquelle Sarantu m'a confronté. Une jolie demoiselle était isolée dans un coin. En proposant mon aide, j'étais parvenu à la retrouver pour plusieurs rencarts. Il est grand temps d'appliquer les leçons de mon mentor. N'écoutant que mon courage, je m'assieds à côté d'elle. Elle s'écarte. J'ose deux mots.
« Ça va ? »
Elle jette un regard sur moi, voir ses sublimes yeux de près double ma fréquence cardiaque, mais elle ne répond pas. Sarantu disait oser le mensonge si nécessaire. Je n'ai pas réfléchi.
« J'ai vu tout ce qui s'est passé, avant-hier matin.
Stupéfaite, elle me jette un nouveau regard, plus long cette fois-ci, les yeux exorbités, la bouche bée.
- Si tu veux, euh... je suis témoin, c'est euh... s'tu veux intenter un procès à Wolf...
- Y'a pas de faits, je vais pas le traîner au tribunal.
- Voui, ma remarque était nulle. Euh... enfin... si tu veux parler à quelqu'un, je suis là.
- Merci.
- Je sais que euh... tu m'apprécies pas trop. Mais j'veux bien... t'aider, si…
Une envie de vomir magistrale me prend au ventre, une boule de stress énorme se forme, je sens que je peux faire une attaque d'un instant à l'autre.
- Tu sais, je suis encore un peu sous le choc, si tu veux, on reparle de ça demain. Je serai au même endroit, à la même heure, d'accord ?
- D-D'accord. »
Elle finit son sandwich et repart pour le lycée. Pendant ce temps, le silence s'impose.

Le soir, je retourne sur Anuva pour un cours avec Sarantu.
« Tu as très bien agi, Ardamu. C'est normal que tu aies bafouillé, ton rapprochement est un énorme pas en avant ! Des milliers de personnes ne l'auraient pas fait !
- Et des millions d'autres n'auraient même pas hésité et se seraient pointées avec assurance.
- Je te rappelle que tu es sur Anuva, un tel acte fait de toi l'un des apprentis les plus prometteurs ! Tu devrais en profiter pour voir les nouveaux accessoires qui te sont accessibles pour les tournois de ce week-end.
- Je viens de décrocher mon premier rencart, et vous pensez juste aux compétitions de ce week-end ?
- C'était un aparté, voyons. Bon, tu es tendu, ça se comprend. Ça te dit une nouvelle mise en situation, sans clope ni poulet mayonnaise ?
- Mouep... Faudrait pas que je me plante.
- Bien, tu es assis sur ce fameux banc, Blanche à tes côtés, elle commence à te parler de sa relation avec WU, de leur rencontre, de …
- Un message pour Sarantu ! »
Tous les chevaliers et grades supérieurs ont un smartphone anuvien, n'hésitant pas à interrompre leur propriétaire d'une voix horripilante au meilleur moment, comme ici. Une prochaine mise à jour doit fusionner le radar avec cet engin. Mon mentor lit le message alors transmis. L'expression simplifiée de son visage laisse apparaître des traits d'inquiétude. Il me résume ce qu'il lit.
« Voilà une semaine que Garatu a disparu, un nouvel apprenti va m'être assigné. Le cours d'aujourd'hui doit s'interrompre, désolé Ardamu, je dois passer en phase de recrutement.
- Pas grave, je comprends.
- Bon, on remet ça à ce week-end ?
- Si vous voulez, mais je vous préviens, j'ai tournoi. »
Toujours aucun commentaire ? Personne n'a voulu tenter la version .pdf des huit premiers chapitres ? Est-ce que quelqu'un a lu ?
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Re: Ardamu

Message par Niko Seiuchi »

Bah en fait j'aime pas lire des gros trucs sur mon écran et j'ai pas vraiment le temps non plus, je vais imprimer la version PDF et je te revient la dessus. :mryellow:



EDIT: Hm le lien semble mort, tu peut réuploader?
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Re: Ardamu

Message par Desmu »

Ah, le lien fonctionne toujours chez moi.

Merci de me rassurer. :mryellow:
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Re: Ardamu

Message par Niko Seiuchi »

Ouais ben il marche toujours pas ici.
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Re: Ardamu

Message par Desmu »

J'ai uploadé le fichier sur Mediafire.

Chapitre 12
Toute la matinée, mon cœur bat à un rythme affreux. Même les mélodies horribles de SebastiAn ou de Skrillex, deux artistes de musique électronique particulièrement violente dont Marc écoute les œuvres, que je ne peux personnellement pas supporter sous peine de succomber à une otorragie, n'ont pas un rythme si rapide et violent. Une envie de vomir similaire à celle d'hier me prend, je suis malade toute la matinée et j'ai du mal à respirer. J'ai des fourmis dans le visage. En bref, je suis affreusement malade. Je parviens à oublier la situation deux minutes, puis ça repart de plus belle.
Enfin, ma tension se relâche une fois assis aux côtés de Blanche sur le banc, à déguster un sandwich au jambon. Je panique toujours, mais le stress s'est minimisé. Elle commence la discussion.
« Ça faisait deux mois qu'on était ensemble. Je dois avouer qu'au début, j'étais pas vraiment chaude pour me mettre en couple avec lui, mais il a su se montrer très persuasif... Tout cet argent, ces relations, cette influence, cette assurance... Je me disais qu'à ses côtés, je serais protégée quoiqu'il arrive. Il a un fort caractère, et j'ai eu du mal à m'y faire, mais dès lors qu'un de ses amis me taquinait un peu, il le reprenait tout de suite. Je me sentais en sécurité, mais mal à l'aise.
- Tu... n'étais pas heureuse avec lui ?
- Lui-même dit que le bonheur, c'est de la connerie, et que les gens heureux sont naïfs. De la même manière, optimiste et crétin sont des synonymes selon lui. Du coup, j'avais beaucoup de mal à me montrer ravie à ses côtés.
- Et... qu'est-ce qui s'est passé, l'autre jour ?
- J'avais dormi avec lui pendant la nuit. Le matin, il s'est levé avec des pulsions sexuelles monstrueuses. Il m'a proposé une nouvelle expérience et... J'ai refusé, et il a commencé à me battre. J'ai voulu fuir, mais il m'a rattrapé avec deux de ses amis, qu'il avait appelé en renfort pour me rattraper. On avait déjà eu des relations sexuelles, mais jamais de... »
Elle fond alors en larmes. Paniqué, je ne sais trop quoi faire. Improvisant, je pose sa tête contre mon épaule, pour qu'elle puisse y pleurer. Elle se blottit contre moi. La conversation s'interrompt pendant cinq minutes, je la laisse pleurer. Puis elle reprend ses esprits.
« Merci... Merci de m'avoir écoutée, ça fait du bien de se confier. Désolée d'avoir trempé tes habits de mes larmes, je me sens ridicule.
- C'est pas grave.
- Je ne pense pas que ce soit vraiment terminé. Il n'a pas eu ce qu'il voulait, et il cherchera à l'avoir par tous les moyens...
Un silence, puis elle reprend.
- Mais au fait, toi qui as tout vu, tu as aussi vu ce truc bizarre ?
- De ?
- Quand lui et ses amis ont disparu subitement.
- Quand... ah, oui, euh... C'est vrai que... c'est troublant aussi. Je... euh... ne sais pas ce qui à attiré son attention, euh... il parlait dans le vide.
- Puis ce cadavre qu'on a retrouvé dans la même ruelle... Qu'est-ce que ça signifie ? Tu as vu ce qui s'est passé ?
- Non... J'étais parti avant.
Un silence, puis elle reprend.
- Tu as une petite amie, Igor ?
- Qui ? Moi ? Euh... non.
- Oui, ma question était idiote, désolée... euh... non, j'aurais pas du dire ça, quelle conne... Désolée, encore, je suis maladroite.
- C'est pas grave. »
Le temps s'écoule vite, et la pluie s'intensifie. Trop trempés, nous rentrons au lycée pour trouver un abri. Mais Blanche ne veut pas faire le chemin avec moi, embarrassée, elle ne parvient à s'expliquer. Je réponds bêtement un ''C'est pas grave.'', et nous nous séparons.

Le week-end arrive. Aujourd'hui, Faclastu doit avoir son rendez-vous galant avec Carolia, Sarantu le briefe avant le grand moment. Son nouvel apprenti se nomme Nasartu, et devrait assister aux tournois de ce week-end dans le public. Au programme : qualifications pour le Grand Prix le Samedi matin, Grand Prix entre les huit meilleurs sur quatre circuits l'après-midi ; qualifications pour les combats le Dimanche matin, duels entre les seize meilleurs l'après-midi ; puis joute finale le soir entre les quatre à huit meilleurs de chaque discipline, tout dépend du nombre de concurrents différents dans les deux classements.
Je suis inscrit aux deux tournois. Pour l'occasion, j'ai pu bidouiller mon motocycle avec quelques décorations. Deux paires d'ailerons sur les côtés, un autre aileron fiché au sommet du véhicule, des améliorations aérodynamiques... On ne peut améliorer les performances de notre véhicule concrètement, car il faut laisser le pilote exprimer son talent au volant, ou au guidon ; autrement, ce serait désavantager l'apprenti moins expérimenté, ayant droit à moins d'options. Les améliorations aérodynamiques permettent un gain minime de performances, mais je trouve qu'elles ont l'air chouette quand même.

Le moment des qualifications arrive. Chaque inscrit effectue un contre-la-montre sur un circuit en 8. Cinq tours sont à effectuer, sont pris en compte le meilleur temps au tour et le temps global réalisé sur les dix tours. Les huit meilleurs sont ensuite sélectionnés pour le Grand Prix l'après-midi. Les tournois ne concernent que les apprentis, bien que les chevaliers en organisent de temps en temps entre eux, mais ils se permettent tout niveau améliorations et passent le tour sous la barre des trente secondes, alors que peu d'apprentis en sont capables avec leurs véhicules.
Mon tour vient. Cent vingt places sont disponibles pour les tournois, sont admis à l'inscription en priorité ceux ayant le moins de participations, car on n'a pas le temps de faire passer tout le monde. Je dois me classer au moins quatrième pour avoir une place garantie au Grand Prix. M'étant beaucoup entraîné sur ce circuit, je parviens à faire des temps corrects, à quelques dixièmes de seconde des records. Les feux s'éteignent, je réussis à partir pile au bon moment, sans perdre de temps, sans faire de faux départ. Premier virage sur la droite, je me colle au bord intérieur pour parcourir le moins de distance possible. Le virage terminé, je commence à me décaler progressivement sur la gauche pour adopter la même stratégie au virage suivant, dans la direction opposée, donc. Puis je me décale sur la droite progressivement, terminant mon premier tour, et je garde la même stratégie sur les cinq tours à très grande vitesse. Je reste cependant collé contre la gauche après le dernier virage, encore pour économiser du temps. Mes cinq tours auront été réalisés du mieux possible. Immédiatement, je quitte le circuit, et un autre concurrent part dans la minute.
Le tableau des scores m'indique un meilleur tour de trente-trois secondes et seize centièmes pour un temps total de deux minutes, quarante-huit secondes et quinze centièmes. Le classement n'est pas encore établi.
« Pour un début, je trouve que c'est pas mal, tu as tes chances pour courir cet après-midi.
- Sarantu, vous êtes là, finalement ?
- Voui, Nasartu est en train de confectionner son armure, et Faclastu consulte le Grand Livre des Mises en Situations, pour en trouver une que je ne lui aurais pas fait passer. J'en profite pour m'éclipser.
- Au fait, je peux vous parler un instant ?
- Dis toujours.
- Voilà, hier, j'ai parlé un peu avec Blanche. Mais je trouve que j'ai trop souvent répété ''C'est pas grave.'' en guise de réponse. Elle s'excusait d'avoir pleuré sur mon épaule, et de ne pas vouloir retourner au lycée avec moi.
- Wouh, je t'ai pas ''espionné'', hier, je sais pas trop ce qui s'est passé. Tu peux me résumer ça ?
Je m'exécute. Puis il commente.
- Là, c'est vrai que j'aurais pas trop su quoi dire non plus. Je n'aurais peut-être rien dit, en fait, difficile de se projeter dans ce genre de situations. Je planche dessus et je te dis ça une autre fois.
- Ça roule. »
Puis il part.

La matinée se termine, les résultats sont affichés. Je suis classé septième au classement général, qualifié pour le Grand Prix.
Chapitre 13
Retour sur le circuit en 8 cet après-midi. Il s'agit en effet du premier circuit du Grand Prix, mais cette fois-ci, sept autres apprentis m'accompagnent sur le circuit. La course se fait toujours sur cinq tours et nous pouvons choisir un bonus par circuit à emporter avec nous, à utiliser quand bon nous semble. Au choix, un objet raclant le circuit derrière nous, créant ainsi une zone de ralentissement pour ceux qui y passeraient : une bombe à lâcher devant ou derrière nous, soufflant les adversaires dans le sens où la physique le permet, explosant trois secondes après largage ; une sorte de nitroglycérine locale permettant une vitesse maximale plus élevée pour trois secondes ; un missile à tête chercheuse pour projeter en l'air un adversaire nous distançant... ou un objet mystère prenant les fonctions de l'un des quatre précédents, que l'on ne peut savoir tant que l'on ne l'a pas utilisé. Aimant les surprises, je choisis ce dernier.
Nous sommes alignés sur la grille de départ et la course commence. À nouveau, je réussis un bon départ, me permettant de passer rapidement en quatrième position. Mes adversaires méritent leur place, leur niveau est déjà très élevé, la course sera difficile. Dans le deuxième tour, je suis victime d'une piste raclée, et me vois considérablement ralenti, quasiment à l'arrêt. Deux autres adversaires ont été pris au piège comme moi, je me sens moins seul, tant mieux, c'est le but de ce monde. Je parviens finalement à sortir de ce bourbier après quinze secondes de galère. Me voici dans les derniers, et je ne parviendrai hélas pas à me rattraper avant la fin de la course, malgré l'accélérateur que j'obtiens. Je finis cinquième.
Une heure passe, puis nous arrivons sur le deuxième circuit, déjà plus attractif. Le départ à peine donné, le circuit plonge sous les dunes anuviennes. En moyenne à cinq mètres sous la surface, la vue de la source de lumière d'Anuva est encore plus nette. Le tracé est plutôt complexe, la largeur de la piste se rétrécit de temps en temps, parfois faute d'obstacles obstruant la piste. La vitesse doit se négocier, on ne peut y foncer comme sur le circuit en 8, sous peine de goûter un mur. Une maîtrise du véhicule en virages est indispensable. Le spectacle pour le public est en revanche limité à être présenté sur des écrans géants répartis dans un bâtiment-tribunes voisin. À environ cinq mètres sous terre, il est difficile de voir les coureurs, malgré la transparence du sol laissant entrevoir certains détails. Dépasser est également ardu. Profitant d'une erreur de pilotage d'un de mes adversaires, ayant mal placé une bombe, je parviens à gagner quelques places. Je finis troisième, grâce à une bombe obtenue au hasard, et mieux placée.
Le troisième circuit est complètement différent. Sur Anuva ont été fabriqués des reliefs impressionnants, dépassant l'Himalaya en hauteur. C'est ici que s'entraînent certains chevaliers et maîtres ayant le goût de l'extrême. Un circuit y a été crée, et peu de tribunes y ont été disposées, faute de place, à la faveur d'un bâtiment-tribunes encore une fois. Pour passer outre cette contrainte, certains anuviens utilisent des capsules de transport lévitant tout autour du circuit, assurant le meilleur spectacle. Le circuit est bien plus long que ses deux prédécesseurs, il faut bien dix minutes pour en faire le tour, côtoyant le vide à chaque instant, grimpant jusqu'à atteindre un sommet d'une dizaine de kilomètres de hauteur. Les objets sont ici presque inutiles, on finit par se retrouver à dix secondes de distance des adversaires les plus proches. Seul racler la piste s'avère vraiment utile, rendant le piège quasiment incontournable... quand on ne tombe pas soi-même dedans en repassant au même endroit au tour suivant. J'ai appris ça par le hasard. Une bonne accélération est également nécessaire, pour limiter le ralentissement quand la piste s'incline à soixante degrés vers les hauteurs interminables. J'y finis deuxième avec beaucoup de chance, et constate, surpris, que je suis premier ex æquo au classement général.
Le dernier circuit est dans les airs, maintenu en orbite à douze bons kilomètres de la surface de la planète. Possédant son propre champ de gravité, le tracé ose toutes les difficultés et fantaisies. On peut par exemple se retrouver à rouler sur une autre piste, au-dessus de son adversaire, mais dans le sens opposé... je ne sais pas vraiment comment décrire ça, imaginez simplement un truc loufoque... Certains carrefours nous permettent de choisir entre plusieurs tracés différents du circuit ; plus longs, mais exigeant une bonne maîtrise du véhicule à grande vitesse, ou moins longs, mais remplis d'obstacles et de virages demandant une bonne tenue de route ; mais autant de temps est passé sur un chemin comme sur l'autre, il suffit de choisir son programme préféré. Une fois de plus, pas de tribunes permettant un spectacle direct, les spectateurs sont encore marginalisés, et les capsules ne lévitent pas si haut. Le circuit est moyennement long, comparé à ses prédécesseurs.
Pendant la course, je passe plus près d'Obero. Le satellite à l'air encore plus ténébreux vu d'ici. Rien ne semble perturber sa surface noire, plutôt rocheuse et non lisse. Distrait par cette vision, je ne vois pas une bombe me frapper, me voici éjecté et sonné à dix mètres du point d'impact. Son effet n'est que peu flagrant, je rejoins rapidement la deuxième place. La ligne d'arrivée approche, et je ne suis pas loin du premier, un automobiliste. Je croise les doigts et lâche mon objet aléatoire, c'est un accélérateur, qui me permet de passer premier. Mais mon adversaire a plus d'un tour dans sa poche, et je vois sur les écrans disposés un peu partout autour du circuit qu'il dépose une bombe, alors qu'il est arrêté. Le souffle de l'explosion lui permet de se projeter devant moi, je reviens à son niveau, la ligne d'arrivée est à dix mètres, nous sommes au coude-à-coude. Cinq mètres, je prends la tête !
La course est finie, je suis deuxième. Je passe deuxième au classement général également, et mon adversaire devient le seul premier au classement. Bah, on ne peut pas gagner à tous les coups. En récompense de ma place, j'obtiens des Crédits Anuviens et une mise à jour de l'interface de création des véhicules, me permettant l'accès à plus d'options et d'accessoires.

Le soir, je rentre chez moi, ma mère est au lit, elle a encore eu un malaise. Ces accouchements réalisés sans assistance en sont la cause, d'après mon père. Les séquelles sont irréparables depuis des années. Il veille toute la nuit, pour être à disposition en cas d'aggravation de la situation, malgré une journée de travail épuisante.
Le lendemain, ma mère reste très faible, malgré une grande nuit de repos. Tôt le matin, je reviens de la pharmacie avec du Doliprane, un médicament à base de paracétamol qui m'a été conseillé par le pharmacien, et en rupture de stock sous sa forme générique. Je dois annuler ma participation aux combats, il faut veiller sur ma mère toute la journée. Mon père devant partir au travail, il ne peut le faire. Soudain, quelqu'un frappe à la porte. J'ouvre. C'est Marc.
« Salut, j'ai su pour ta mère. Elle va mieux ?
- Euh, salut... Non, elle est encore couchée. On vient de lui donner du Doliprane.
- C'est efficace en cas de malaise ?
- Chsais pas, c'est le pharmacien qui nous l'a conseillé.
- Mmh... deux minutes, je reviens. »

Deux minutes plus tard, Marc est revenu, et me tend un sachet de médicaments.
« Tiens, je viens d'acheter ça à la pharmacie.
- Mais... elle est à cinq kilomètres d'ici. Comment t'as fait pour être aussi rapide ?
- Ça n'a pas d'importance, mais ces médicaments devraient être plus efficaces que le Doliprane.
- Bon, bah... merci beaucoup.
- C'est rien, va à ton tournoi, je veillerai sur ta mère.
- Oui, mon... Comment tu sais que j'ai un tournoi ?
- Euh... parce que tu m'en as parlé !
- Ah, euh, peut-être. Non, mais te dérange pas pour moi, je peux m'occuper de ma mère, t'as mieux à faire.
- Justement non, je suis parti pour passer ma journée à me tourner les pouces. Je préfère rendre service à un ami.
- Bon bah... c'est toi qui vois.
- Ne t'en fais pas, elle est en sécurité, parole de Marc !
- Merci beaucoup, je te revaudrai ça. »
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Re: Ardamu

Message par Koopa Knight »

T'en écrit des pavés toi! Sinon c cool!
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Re: Ardamu

Message par Desmu »

Euh... merci. :mryellow:

(Bon, c'est mon premier commentaire "global" depuis dix chapitres, faut pas s'en plaindre.)

Chapitre 14
Étrange, je ne me souviens pas avoir violé la clause de confidentialité, même auprès de mon seul ami. Mais bon, je suis maintenant entré dans une des chambres de combat, où ont lieu les qualifications. Comme pour le Grand Prix, cent vingt places sont disponibles pour les inscriptions, et ceux ayant le moins de participations sont prioritaires pour y accéder.
J'affronte dix participants. Chaque victoire me donne cinq points, chaque défaite m'en fait perdre cinq autres. Pour l'occasion, nos armes sont réglées pour être aussi puissantes que celles des hologrammes de combat, pour ne tuer personne, mais simplement affaiblir en cas de coup important. Un signal couplé à un radar détectant tout coup pouvant être mortel retentit pour désigner un vainqueur. Un jury de chevaliers observe également le combat et peut attribuer des points si un certain talent est détecté. Un point est également attribué à chaque combattant à chaque minute de combat, mais les tricheries sont détectées par le jury, on ne peut s'arranger avec son adversaire pour rester immobiles une demi-heure.
De mon côté, j'affronte des adversaires divers et variés, mais tous plutôt coriaces. L'un d'entre eux ne sort pas sa lame, et se contente d'un talent d'esquive exceptionnel pour éviter mes coups, puis se rabat sur l'utilisation des poings et pieds, qui fait également ses preuves. Il remporte ce combat suite à un uppercut dans la mâchoire qui aurait déclenché une explosion du cerveau en temps normal. Un autre préfère le combat au blaster, mais la lame peut encaisser les coups, et la victoire est facile. Je termine la session d'entraînement avec soixante-huit points, ce qui me permet une douzième place.
Midi arrive, avant de rentrer, je converse avec Sarantu, qui a l'air plutôt inquiet.
« Bravo pour ta douzième place.
- J'ai eu du bol. Par contre, ça a pas l'air d'aller pour vous.
- Je n'ai pas de nouvelle de Faclastu, c'est étrange...
- Il est peut être encore au lit avec Carolia.
- Ne sois pas optimiste si vite. Il devait passer en salle de cours ce matin à onze heures. S'il avait réussi hier soir, j'aurais demandé à ce qu'on le nomme chevalier auprès du conseil jaune.
- Oui, ce n'est pas négligeable.
- Je passerai plus tard chez lui, on verra bien. »

Rentrant chez moi, je suis ravi de voir que Marc a tenu sa promesse. Les médicaments semblent avoir fait effet auprès de ma mère, et elle s'est levée. Elle prépare à manger, et Marc reste avec nous, invité en échange de ses services. Le déjeuner est servi, des patates. Le repas se termine dix minutes plus tard, mais avant de repartir pour Anuva, je questionne mon ami, seul à seul.
« Dis, j'ai beau essayer de me souvenir du moment où je t'ai parlé d'un tournoi, mais il ne me vient pas à l'esprit.
- Sarantu m'a recruté chez les Mikava, et j'y porte désormais le nom de Nasartu. Je t'ai vu passer en courant dans la rue ce matin, profitant de l'armure pour rester discret et garder une bonne endurance, puis te planquer derrière un muret voisin pour reprendre discrètement ton apparence humaine Mais je maintiens que manipuler la téléportation est bien plus pratique pour vite en finir avec les trajets.
- Voilà qui explique bien des choses, mais t'as pas un peu violé la clause de confidentialité ?
- Clause qui dit que l'anonymat peut être malencontreusement brisé, auquel cas celui ayant découvert la véritable identité d'un Mikava doit s'engager à la préserver. Par après, en allant sur Anuva, je t'ai reconnu grâce à ton armure et ai pu coller un pseudonyme sur celui que j'avais vu courir ce matin grâce aux fonctionnalités dont je bénéficie sur cette planète.
- Mais t'étais pas obligé de me révéler que tu es Nasartu.
- J'estime que si je connais ton identité, tu dois aussi connaître la mienne, ça équilibre les parties entre apprentis.
- Et pourquoi je ne t'ai pas remarqué ce matin ?
- Ça, j'en sais rien. T'étais peut-être trop concentré sur ta mission. J'ai entendu que tu demandais des médicaments pour se remettre d'un malaise. J'en ai déduit que ta mère avait fait un malaise, après ces histoires que tu m'as raconté...
- Quel don pour l'espionnage...
- Non, c'est de la curiosité. J'ai toujours voulu être détective, ou un truc comme ça. Allez, ne loupe pas les duels, je serai dans les tribunes pour t'encourager.
- Merci. »

Nous retournons sur Anuva puis allons vers les arènes de combat. Les huitièmes de finale débutent, et j'y défie un bretteur de talent. Maniant une lame plutôt légère, ses coups sont rapides et efficaces, effleurant mon armure par plusieurs fois. Toutefois, il baisse sa garde un instant, et je parviens à lui porter un coup qui l'aurait démembré. Le combat est fini.
Viennent ensuite les quarts de finale, où je défie un adversaire avec une arme à la limite de la réglementation : une lame élastique. Les fouets sont interdits, mais ce type de modification permet d'en reproduire l'effet sur une lame conventionnelle. Elle est malgré tout autorisée, sa portée étant moindre. La violence des coups s'en trouve améliorée, et ma lame est rapidement submergée de coups me déstabilisant. Je perds mon équilibre, et alors que mon adversaire s'apprête à porter le coup fatal, je lui donne un coup de pied par surprise, le faisant tomber au sol, inversant les rôles et me permettant la victoire.
La demi-finale est encore plus ardue. Je retrouve l'amateur des poings et pieds m'ayant donné du fil à retordre en qualifications. Préparé à son style de combat, je pare ses coups de poings et de pieds du mieux possible. Je parviens à lui infliger une légère blessure au poing gauche en le faisant taper sur un bord tranchant de ma lame, mais je finis par faiblir après dix minutes de combat, je brandis mon arme vers moi, et il en profite pour m'écraser le crâne contre elle avec son poing encore parfaitement opérationnel. La finale m'échappe.
En match de troisième place, je défie un combattant doté d'un équipement plutôt semblable au mien. Le combat dure, mais je parviens à lui trancher théoriquement le bras maintenant son bouclier. Je finis donc le tournoi troisième, et assiste à la finale aux côtés de Nasartu, dans les tribunes, et le gymnaste s'incline face à un bretteur, sans arme exotique. Malgré tout, je suis qualifié pour la joute finale, ce soir.

Sarantu m'attend à la sortie de la cérémonie du podium, l'air visiblement triste.
« Bah, l'important, c'est de participer.
- Vous en faites pas pour moi, ce n'est que ma première participation aux tournois, je ferai mieux à l'avenir, puis c'est pas mal quand même comme place, non ? Vous avez l'air triste de ce résultat...
- Ce n'est pas ça, c'est... Faclastu, il est mort.
Chapitre 15
''Vos enseignements m'auront été bénéfiques, mais je n'ai su combattre ma timidité au moment le plus critique. En voiture, je l'ai ramenée chez elle. Avant d'en sortir, elle a attendu. Paralysé par le trac, je n'ai pas bougé. Après cinq minutes d'attente, elle sort vexée, me disant qu'elle ne me connaissait pas avec si peu d'assurance, et me demande de l'oublier, et de revenir le jour où j'aurais des couilles.
Vous m'avez tout appris, mais je n'ai pas mis à profit ces enseignements. Ayez honte de moi, je suis un mauvais élève. Vous étiez mon dernier espoir, mon seul véritable ami et confident mais je suis définitivement un lâche, et je ne mérite ni votre attention, ni votre affection. Pardonnez-moi d'avoir faire perdre votre temps.
Alors la vie... ne me parlez pas de la vie, comme le disait un grand philosophe, qui avait finalement raison. À quoi bon vivre si on n'est pas capable de surmonter pareils défauts insignifiants ?
Je ne me relèverai pas d'un tel échec. Adieu.''
« J'ai retrouvé cette lettre sur son lit. Lui était couché dans sa baignoire remplie d'eau, un sèche-cheveux branché sur le secteur en main, sous l'eau. »
Nous sommes tous deux sous le choc, je préfère m'enfermer dans ma chambre terrestre pour le moment, couché sur le lit, pour me reposer, et tout repenser. J'annule ma participation à la joute finale, je ne suis pas d'attaque à me battre. Sarantu disait de Faclastu qu'il était un modèle, un exemple de réussite. Excellent élève, il est devenu populaire auprès de ses collègues de travail et des anuviens en l'espace d'un mois, apprécié de tous. Pas très fort au maniement de la lame, ni aux courses, mais il avait presque accompli tous ses objectifs sociaux. Hélas, le plus grand aura chuté face à l'amour.
J'ai du mal à croire à son échec, il paraissait plein d'assurance, extraverti... Son échec et son geste seraient capables de faire perdre tout espoir à n'importe quel apprenti.

Pendant la semaine, on enregistre une hausse des démissions d'apprentis, ayant perdu espoir après cet événement. Je reprends mon humeur habituelle rapidement, on se soutient mutuellement avec Marc ; puis je ne connaissais pas vraiment Faclastu, j'étais peu proche de lui, ce qui rend le deuil moins conséquent.
Quelques jours plus tard, le nouvel apprenti de Sarantu finit par arriver, notre mentor nous le présente lors d'un cours.
« Ardamu, Nasartu, je vous présente Darnu.
- Salut les mecs ! Il a la classe c't'endroit, faut à tout prix l'faire connaître au max de gens possible ! J'vais faire des flyers, t'vas voir comment ça va marcher après, pis chuis sur que...
Je ne savais pas que l'humanité pouvait produire un être avec un débit de paroles aussi rapide et avec un accent de banlieue si exagéré. M'enfin, après la disparition de Garatu, l'équipe n'avait plus de membre horripilant, l'équilibre paraît rétabli.
- ...pis un jour, ma mère aussi, elle m'a dit qu'ils étaient cool mes flyers, mais ça marche pas en société, t'rends compte. Personne veut m'approcher, j'ai même fait des flyers pour faire d'la pub pour moi, c'tait encore pire, j'ai même failli...
- Eintausendneunhundertdreiundneunzig.
- Non, pitié, Sarantu, t'sais qu'j'aime pas ça.
- Je recommence si tu te tais pas.
- OK, mec, cool.
Puis Sarantu se tourne vers nous, et fait sortir le petit nouveau de la salle ''pour des raisons vitales, tu comprends ce que je veux dire''.
- Oui, Darnu est hippopotomonstrosesquippedaliophobe, il a peur des mots trop longs.
- D'hein ? réponds-je intelligiblement
- Hippopotomonstrosesquippedaliophobe. Le genre de maladie qui peut le tuer rien qu'à l'idée de lui en parler.
- Et y'a rien de tel que les mots allemands pour lui donner un début d'attaque cardiaque, je présume ? ajoute Nasartu
- Vous aurez remarqué qu'il est très bavard, et en effet, le vocabulaire allemand est riche de ce genre d’atrocités grammaticales qui sont susceptibles de le calmer. Si vous voulez le tuer, vous lui traduisez ''loi sur le transfert des obligations de surveillance de l'étiquetage de la viande bovine'' dans la même langue.
- Rindfleischetikettierungsüberwachungsaufgabenübertragungsgesetz ?
- Bon sang, comment tu fais pour savoir et prononcer ça, Nasartu ?
- Pour amuser la galerie, y'a rien de tel, chevalier. Mais y'a plus long, donaudampfschiffahrtselektrizitaetenhauptbetriebswerkbauunterbeamtengesellschaft par exemple.
- Et t'as rien d'autre à faire de tes journées que d'apprendre à prononcer des horreurs germaniques pareilles ?
- Tu sais Ardamu, y'a pas qu'en allemand qu'il y a des monstruosités pareilles. En anglais, une protéine a un nom tellement long qu'on l'a surnommée ''titin'', pour éviter d'avoir à prononcer son nom, long de 189 819 lettres. J'arrive pas encore à le prononcer celui-là, mais je m'y entraîne. Heureusement, j'ai trouvé un autre Mikava assez fou pour l'avoir retranscrit sur de petits parchemins, dont je me suis procuré un exemplaire, ce qui me permet de le réviser de temps en temps.
Sur ces mots, il matérialise une bande de papier anuvien longue de plusieurs mètres, où une suite de lettres en petits caractères est retranscrite, qui aurait sans doute tué deux mille fois Darnu avant qu'il ait fini de la lire. On se met d'accord pour ne pas lui montrer, puis le faisons revenir et commençons une session de témoignages rébarbative.

Sur Terre, la situation commence à pencher en ma faveur. L'application de ce que Sarantu m'a enseigné me rend plutôt populaire. Je corrige les professeurs de manière décalée en cours, ce qui fait rire beaucoup de monde. Je profite d'un jeu de fléchettes inoccupé en salle de détente pour montrer ma technique de jeu, ce qui impressionne beaucoup de monde. Il faut dire que je m'entraîne avec des boulettes de papier façonnées de manière aérodynamique sur un dessin de Wolfgang accroché dans ma chambre, ce qui est plutôt stimulant.
En fin de semaine, mangeant mon habituel sandwich en ville, je retrouve Blanche, s'asseyant sur le même banc que moi.
« Salut Igor !
- Euh... salut, Blanche.
- C'était marrant, ton intervention ce matin.
- Euh... quoi déjà ?
- Tu sais, quand t'as raconté une blague à Marc ce matin, et que le prof de français l'a entendue.
- Ah oui, mais elle était nulle.
- N'empêche, comment tu connais un mot si long ?
- Je t'expliquerai un jour.
- Je savais pas que t'étais un marrant.
- Je cache beaucoup de choses en moi.
- Hi Hi ! »
Soudain, Wolfgang Ulrich surgit, ébahi en nous voyant côte à côte. Par réflexe, Blanche me prend la main. Je reste tétanisé. La sienne est d'une douceur que je n'avais jamais soupçonné comme existante sur Terre. Elle me transporte dans un autre monde. Pas Anuva, mais quelque chose d'encore plus... beau. Rêvant, j'entends à peine WU hurler dans ma direction.
« HO ! CONNARD ! RÉPONDS QUAND J'TE CAUSE !
- Gueuh... Hein ?
- Qu'est-ce que tu fous avec ma meuf ?
- Je te rappelle que nous sommes séparés, Wolfgang.
- Ta gueule, salope !
Puis il lève le poing pour la frapper, mais je prends le coup à sa place, ayant souhaiter la protéger. Mon nez doit être cassé.
- Ah ! Le connard veut en prendre plein la gueule, et bah il va mourir aujourd'hui, et il saura même pas comment il est mort.
Puis il prend sa forme de Migono, par chance, il n'y a aucun témoin dans la rue.
- WU ! Mais où est-il passé ?
- Fuis Blanche, vite, fais-moi confiance !
Je prends à mon tour ma forme de Mikava. Dans un premier temps surprise de me voir disparaître à mon tour, elle finit par suivre mon conseil et fuit. Belto est surpris à son tour.
- Tiens tiens... Le connard n'est autre que ce putain de Mikava qui a voulu me faire la peau l'autre jour. Et bien, je te garantis que personne ne t'aidera aujourd'hui !
Sur ces mots se matérialise un puits sous mes pieds, me faisant tomber... à la surface d'Obero. Le Migono m'accompagne, mais arrive de manière moins violente.
- Ici, personne ne t'entendra hurler si tu meurs. Vos moyens de téléportation ne fonctionnent pas sur Obero, tu es coincé ici jusqu'à ta mort, dont je me donne la responsabilité ! »
Il dégaine alors deux lames de type ''gros sabre'' et bondit sur moi. Je parviens à parer ses deux lames à temps avant d'être tué.
Chapitre 16
L'ambiance d'Obero est radicalement différente de celle d'Anuva. Le terrain semble fait de cendres, de montagnes ardues de quelques mètres de hauteur. Un léger vent angoissant produisant un bruit de sifflement bourdonne dans mes oreilles.
Je n'ai guère le temps de m'attarder sur les détails, mon adversaire m'assénant un nombre de coups plutôt considérable. Leur force me fait chuter par plusieurs fois. J'effectue plusieurs roulades sur le côté pour éviter ses armes. J'ai l'impression d'être un steak mouvant, souhaitant échapper désespérément aux haches du boucher. Comparaison foireuse, mais je ne peux trouver mieux.
Une idée me vient. Je matérialise mon motocycle, puis je profite d'un relief en vague pour faire une cascade grotesque avec celui-ci, et espérer prendre mon adversaire par surprise avec ma lame. Ce n'est guère convaincant, mais je parviens à lui porter un coup à l'épaule. Belto enfourche alors un motocycle de type ''chopper'' et me fonce dessus. Forcé à ranger une de ses lames pour contrôler son véhicule, je respire quelque peu, mais quand je constate qu'il a équipé celui-ci de fusils-blaster commençant à me tirer dessus, je reprends un rythme de respiration accéléré. J'effectue une manœuvre de saut pour éviter la rafale de tirs qu'il m'envoie et espérer lui redonner un coup aérien. Malheureusement, c'est lui qui parvient à frapper. Son coup découpe la paire d'ailerons équipés sur le côté droit de mon engin. Pas grave, si je m'en sors entier, je pourrai réparer ça. En attendant, je préfère désactiver ceux présents sur le côté gauche pour éviter un problème certain d'équilibre.
Belto se rapproche dangereusement de moi et parvient à érafler une des ailes décoratives de mon casque avec sa lame. Mais dans cette manœuvre, il perd l'un des pots d'échappement orientés vers le ciel dont son motocycle était équipé ; il est en effet passé trop près de l'unique aileron qu'il me restait.
Le combat continue à la manière des joutes du moyen âge. Il fonce sur moi, je fonce sur lui, nos lames s'entrechoquent, mais son coup étant plus fort que le mien, ma lame s'envole en l'air, et mon adversaire la récupère, s'arrête un instant, puis l'écrase entre ses poings pour la rendre inutilisable, la jette en arrière, avant de charger à nouveau. Je pare désormais ses coups avec mon bouclier, non sans difficulté, mais celui-ci parvient à les encaisser malgré la charge.
Finalement, l'un de ses tirs parvient à briser l'une des roues de mon motocycle. Inutilisable à son tour, je suis contraint de le quitter. Je suis désormais seul avec mon bouclier, face à un monstre de sauvagerie avec un sabre enfourchant un chopper armé de fusils-blaster, et Sarantu ne peut me venir en aide.

« STOP !
Mon don d'improvisation m'aura encore fait hurler au mauvais moment, mais cela s'avère efficace. Belto s'arrête en dérapant, à quelques centimètres de moi.
- Quoi ?
- Tu admets que la situation va a ton avantage ?
- Faudrait être aveugle pour pas le voir.
- Ce n'est pas dans ce genre de cas que le Migono que tu es doit tenter de me pervertir pour rejoindre sa cause ?
- J'ai un compte personnel à régler avec toi. Les Migono attendront. Je veux de toutes façons pas m'associer à toi.
- Ah, voilà autre chose.
- Bon, dans notre règlement, je dois quand même te donner ça, mais c'est uniquement pour faire plaisir à Feltro.
Puis il me tend une documentation, un livret ressemblant atrocement à celui des Mikava, mais avec un ''MIGONO'' gravé à l'avant, et un schéma de l'entrée d'une grotte gravé à l'arrière.
- Et maintenant, meurs !
- Attends un peu, je n'ai même pas le temps de lire ? Je ne pourrai pas le faire après...
- Juste. Je te donne dix minutes.
- Pour lire une centaine de pages ?
- Bon, une heure. Après ça, je te tue.
- Et si je veux vous rejoindre ?
- TA GUEULE ET LIS ! »
Son hurlement provoque une bourrasque de vent.
Bref, son geste me donne droit à une heure de répit. Je me planque derrière un relief, prétextant que sa présence me perturbe. Peut-être fort au combat, mais pas très malin... Bon, je ne peux de toutes façons pas m'échapper d'Obero, il me retrouvera quoiqu'il arrive. Je laisse le livret de côté et commence à rassembler les divers accessoires que je me suis procuré ces derniers jours. Un parapluie, une statuette de Superman, un flyer de Darnu promouvant les bienfaits du thé Twinings, un stylo, une canne à pêche et un couteau suisse.

Je reviens vers Belto dix minutes plus tard. À cinq mètres de lui, il commence alors à s'impatienter.
« T'as fini de lire ? Hop, meurs ! »
Il dégaine ses deux lames et fonce sur moi à l'aide d'un jet-pack pour en finir au plus vite. Je jette alors ma statuette de Superman en direction de son crâne. L'effet escompté est produit, le Migono est assommé. Son jet-pack allumé l'envoie contre un relief, puis le compresse. Quasiment immobile, je profite de l'occasion pour lui arracher l'engin à l'aide du couteau suisse. Il s'effondre alors, sa tête offre un triste spectacle, le choc l'a complètement ratatinée. Belto doit être mort.
J'enfile l'engin, et tente de me diriger vers Anuva. Le contrôle de ce truc n'est guère facile, et après de multiples pirouettes involontaires, je parviens à cibler ma destination, puis à m'écraser lamentablement sur Anuva après un trop long voyage. Sarantu n'est pas là, mais je ne suis pas loin de la salle de cours. Je lui laisse un mot doux sur le flyer, disant de confier le livret Migono aux Mikava qui sauront l'analyser, et que je lui raconterais tout ce qui s'est passé ce soir, puis je repars vers la Terre pour finir ma journée de cours.

Par chance, je ne suis pas en retard. Blanche me voit et me bondit dessus.
« Igor ! Par pitié, explique-moi ce qui s'est passé !
- Euh... c'est un peu long à expliquer.
- S'il te plaît, mes nerfs vont lâcher ! J'ai subi trop d'émotions ces derniers jours, tu le sais !
- Je ne peux pas t'en dire plus pour le moment, désolé. Sache simplement qu'il se peut que Wolfgang soit mort accidentellement.
- Et son sbire, il y a quelques jours ? C'était aussi ''accidentel'', où tu y as aussi contribué ?
- Je ne les ai pas tués ! Crois-moi ou pas, mais ils sont tous deux morts accidentellement, et tu es maintenant en sécurité ! Tu n'as plus rien à craindre ! »
Ma voix a pris une assurance que je n'aurais jamais soupçonnée. Blanche se tait, et ne m'approche plus de la journée.

Le soir, je retourne sur Anuva, dans la salle de cours de Sarantu.
« Merci pour ton petit cadeau, grâce à un tel ouvrage, nos recherches pourront progresser de manière drastique. Maintenant, raconte-moi tout ce qui s'est passé.
Je m'exécute.
- Quelle histoire ! Le fait que tu en sois sorti vivant est presque un miracle. Au fait, il n'a pas tenté de te pervertir ?
- Comme je l'ai dit, il ne voulait même pas m'avoir comme allié. Mais maintenant, vu qu'il est peut-être mort, comment raconter ça sur Terre ?
- Chaque jour, des dizaines de personnes disparaissent dans le monde. Une de plus, une de moins...
- Et pour Blanche ? Elle est encore sous le choc. J'ai bien fait de lui dire qu'il était mort ?
- Tu n'avais pas trop le choix. Tu n'as pas violé la clause de confidentialité non plus. Fais en sorte que cette histoire s'oublie.
- Pas facile. On commençait déjà à placarder des affiches avec sa mouille dessus à tous les coins de rue. Ça va jaser un moment au lycée avant qu'on l'oublie. Je ne peux vraiment rien dire à Blanche ?
- Au sein même des chevaliers et maîtres, la clause de confidentialité est un sujet à débats. Elle bougera un jour, mais je ne sais pas lequel.
- Et... que se passe-t-il si je la viole malgré tout ?
- Je ferai de mon mieux pour te couvrir. Mais sache que tu risques d'être radié de l'ordre.
- Mais comment faites-vous pour détecter ces viols ?
- On ne connaît pas les méthodes des maîtres, mais elles marchent. Nasartu est passé devant eux pour avoir violé la clause auprès de toi, mais a réussi à se défendre et à ne pas être sanctionné. Cela a ranimé le débat à ce sujet. Et il y a aussi un risque pour toi, vu que tu as subitement ''disparu'' de la vue de Blanche.
- Et elle ? On ne peut pas la recruter ? Elle est aussi timide que moi, et je la vois rarement avec des amies.
- Ne te base pas sur les préjugés. Si ça se trouve, elle sort le week-end, va aux fêtes... Elle a beaucoup de potentiel pour être invitée. Elle tape dans l’œil de tout le monde et a beaucoup d'influence. Le fait qu'elle t'approche est inimaginable.
- Quoi, vous pensez que elle et moi...
- Si tu parviens à la séduire, ça peut faire un excellent argument pour passer chevalier et donner un exemple de réussite aux générations d'apprentis futures. Sur Terre, le fait qu'elle te choisisse toi et pas un autre peut avoir de grandes conséquences, et les gens peuvent repenser leurs jugements à ton propos, et ton intégration n'en sera que facilitée.
- Je suis l'une des choses les plus laides que Mère Nature ait jamais crée, ça fait déjà un argument pour que je reste célibataire toute ma vie. De plus, j'ai annoncé aujourd'hui que les gens me bizutant mourraient accidentellement pas loin de moi. Va falloir plus qu'un miracle pour qu'elle veuille à nouveau m'approcher.
- Tu dois faire oublier ta laideur, et lui montrer que tu peux être protecteur. Tu as dégommé un Migono, c'est pas rien quand même !
- Oui, mais je peux pas lui dire.
- … Bon, je te tiendrai informé de l'évolution du débat. En attendant, je te propose un cours sur les relations entre sexes opposés.
- Chouette... »

FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE
Deuxième Transition
À quoi bon ?

Être un exemple mène aux ennuis, mais le sort peut s'acharner sans pour autant que l'on se soit démarqué. Plonger dans la souffrance est rapide et facile, ne pas être aidé dans l'épreuve l'est encore plus. Inutile d'évoquer aux autres la difficulté à laquelle on fait face, personne ne vous écoutera avec attention. Pascal disait bien que l'humain est un hypocrite, et qu'il n'agit que dans son propre intérêt.
Quel est l'intérêt d'aider un autre dans la difficulté, ne serait-ce que financièrement ? Cela fait perdre de l'argent, qui ne sera de toutes façons pas remboursé, car l'autre ne parviendra jamais à remonter la pente et à pouvoir vous remercier correctement.
Quel est l'intérêt d'aider un autre dans la difficulté, ne serait-ce que moralement ? L'optimisme est alors la seule aide possible, ''T'en fais pas, ça ira mieux après.'', mais à moins d'être devin, cette parole n'a aucune valeur. Pire, elle donne de faux espoirs le plus souvent, car l'échec persiste.
Assister ne sert donc à rien, car il ne favorise pas l'intérêt de celui qui s'y adonne. Alors, l'autre est laissé dans la galère et le malheur. C'est bien trop pour s'en sortir seul.
Entre alors en scène la solution facile : mourir.
Regardez autour de vous. Si vous le voulez, vous pouvez vous donner la mort dans la minute, vous avez plusieurs moyens pour y parvenir. Pourquoi attendre plus longtemps ? Ça n'ira pas mieux de toutes façons.
Personne n'assistera à une possible cérémonie d'incinération ou d'inhumation, la vie est déjà assez difficile comme ça sans encore subir l'épreuve de voir quelqu'un disparaître à jamais alors qu'on peut l'éviter, ça casse encore plus le moral.

Qui sait ce qu'il se passe après la mort ? Personne. En tous cas, ça ne pourra jamais être pire que ce que vous avez déjà vécu.

À quoi bon ?
Chapitre 17
« Preumz !
- Deuz !
Un temps.
- Troiz ! 'tain, les mecs, comment vous faites pour être si rapides ? Faut faire des Grands Prix de moto sur Terre ! Chuis sur que vous pourrez gagner. J'vais même faire des flyers pour vous faire profs de pilotage, sérieux !
- T'en fais pas, tu débutes seulement aux courses de motocycle, ça ira mieux après.
- Nasartu, tu m'as pas vu quand je me suis pris la zone raclée ? Elle était ptite et facile à éviter, bah je me la suis quand même mangée !
- Moui, j'admets que j'ai un peu merdé en la plaçant celle-là, et je pensais pas que quelqu'un se la prendrait.
- Ah bah, tu vois ? Ardamu m'donne raison, chuis nul ! »
Rien à faire pour réconforter Darnu après sa troisième place sur la petite course amicale qu'on s'est organisé sur le circuit en 8 entre apprentis de Sarantu. Faut dire qu'il n'a pas eu beaucoup de chance, en fait...
Nous descendons de nos motocycles et sortons du circuit, nous disons qu'il faudra remettre ça sur les autres circuits, puis regagnons nos domiciles respectifs.

Non, pas ça.

Ma mère est couchée sur le lit, je ne l'avais jamais vu si pâle.

Raide...

Mon père est assis à côté d'elle, la tête dans les mains.

Immobile...

Morte.

C'est le malaise de trop, les séquelles sont devenues trop importantes pour être subies et rester en vie, la souffrance est devenue insupportable.
Le lycée et Sarantu sont prévenus. Sous le choc, je ne pourrai assister à aucun cours. Il nous faut deux jours avant qu'on ne se décide à l'inhumer. Marc nous offre un cercueil. Il sait qu'on ne pourra pas le rembourser, mais il ne peut laisser un humain enterré sans autre protection que la terre.
La cérémonie est intime, mon père et moi sommes les seuls à creuser dans notre maison, à côté de l'endroit où nous avions enterré Victor. Nous n'avons pas de cour pour l'inhumer dans un endroit plus tranquille. On nous refuse le cimetière, nous ne pouvons payer la parcelle.
Les jours suivants sont douloureux, tout est à l'arrêt. Mon père n'a pas la force d'aller travailler, mais il doit le faire. On lui refuse les congés payés. Je passe des journées entières couché sur mon lit, à me morfondre dans le malheur. Marc passe de temps en temps pour tenter de me réconforter, mais le deuil est difficile à faire. Deux semaines passent, avant que je ne me décide à revenir au lycée et sur Anuva.
Chez les Mikava, le conseil s'est montré tolérant et ne m'a pas sanctionné pour ces absences. C'est bien la seule institution compréhensive... Je suis à présent presque au même niveau que mes deux collègues de cours et tout reprend normalement.
En revanche, au lycée, aucun cadeau ne m'est fait. Je n'ai rattrapé les cours que tard, sans réelle envie de les apprendre, mais les profs sont sévères, stricts, et choisissent la semaine de mon retour pour contrôler nos connaissances à l'écrit sur de gros exercices notés à fort coefficient. Inutile de dire que la semaine est faste et plante mon trimestre entier.

Un midi, je retrouve Blanche.
« Désolée pour ta mère.
- Merci...
- Je peux te comprendre. J'ai perdu un grand-père il y a quelques mois, j'y étais fortement attachée, et sa perte a été très difficile. Il n'y avait pas grand monde pour me soutenir, j'ai pris beaucoup de temps avant d'en faire le deuil. En tous cas, si t'as besoin d'aide, je suis là.
- Merci... »
C'est à son tour de m'enlacer. Sa présence apaisante me fait à nouveau tout oublier. Je parviens à me retenir de pleurer, mais je profite de cet instant de douceur pour ne plus penser à rien.
Trois minutes plus tard, nous commençons à parler de nos défunts proches respectifs, confions ce que nous avons sur le cœur. Je rends hommage à ma mère.
« Malgré la tristesse omniprésente, elle a toujours trouvé la force pour m'élever. Je mangeais peut-être des pommes de terre quasiment tous les jours, car on ne pouvait se payer beaucoup de choses, mais je l'aidais à les éplucher, pour montrer ma gratitude. J'étais là pour elle, elle était là pour moi, pour me réconforter et pour me rassurer, face aux malheurs de tous les jours.
- Je ne te savais pas si malheureux... Je ne te voyais jamais sourire, je pensais qu'en fait tu boudais, mais en fait...
- ...c'est parce que je ne vis pas dans la joie, et que personne n'est là pour me soutenir. Je suis aussi vachement timide, ça n'aide pas forcément à aller vers les autres... Dernièrement, ça allait mieux, avant que ma mère... »
Je m'interromps. Blanche me laisse à mon silence, avant de reprendre.
- Y'a un gars, qui vient de la scène musicale pop de Reims, qui a composé une chanson simple, mais efficace, qui dit ''Tu devrais parler quand la vie est trop dure.''.
- Beaucoup ont écrit ce type de chanson, non ?
- Oui, mais la sienne a une mélodie sympa, c'est pas la pop qu'on entend à la radio, c'est plus... élaboré.
- J'écoute pas de musique. Les factures d'électricité et tout ça... Je parle encore de mes soucis d'argent, c'est ennuyant à la base, et j'y retourne sans cesse... je t'en fais abstraction.
Difficile d'entretenir une conversation entre jeunes aujourd'hui, quand on n'a même pas d'accès Internet.
- Si tu veux, j'ai des places pour le concert du même artiste. Il passe dans trois semaines pas loin d'ici. Je t'invite.
- C'est gentil, mais t'en fais pas pour moi, voyons...
- J'insiste. Tu verras... Enfin, t'écouteras plutôt. C'est franchement chouette comme musique.
- Bon, je veux bien venir, alors.
- Merci, Igor ! »
Elle pose ses lèvres sur ma joue. En l'espace d'une seconde, toute ma vie défile devant mes yeux. Seule une affiche d'appel à témoins pour Wolfgang me tire de mon bref rêve, décrochée d'un mur par le vent, faisant l'effet d'une bombe à eau, trempée par une pluie torrentielle. Je me vois contraint de sortir une serviette de mon sac pour m'éponger. Nous rentrons rapidement au lycée, puis l'après-midi se termine par le dernier contrôle de la semaine.
...

Chapitre 18
Enfin les vacances. Après cette rude semaine de massacre, je peux enfin me reposer...
Je rentre chez moi, mon père est déjà là.
« Mon boss a trouvé un prétexte ignoble pour me renvoyer. Je ne suis pas assez motivé pour travailler, contrairement à ce que dit le roman de motivation que je lui avais laissé il y a quinze ans, au moment d'entrer dans sa boîte. Qu'est-ce qu'on va faire, maintenant ? »
Trop âgé pour commencer une carrière. Trop détesté par l'administration pour percevoir une quelconque aide ou allocation. Il n'a désormais plus de revenus.
Je retourne en précipitation au lycée, annonçant ma démission. Je ne peux plus étudier, il va falloir que je trouve un travail au plus vite pour avoir un espoir de toucher un peu d'argent, sans avoir d'expérience, et avec un marché du travail prisé par des millions de chômeurs.

Coup de chance énorme, un autre ami ''m'embauche'' pour faire ses devoirs à sa place. Il me paie dix euros par devoir-maison. Rapidement, d'autres responsables de clans de mon ancienne classe ont la même idée que lui. Au final, je touche en moyenne une quarantaine d'euros par devoir recopié plusieurs fois, Marc et Blanche me défendent face aux mauvais payeurs qui se manifestent parfois. Sur une classe de trente élèves, on note trois copies différentes, vu que chaque responsable de clan transmet le devoir à ses amis respectifs. Les professeurs risquent de ne pas être dupes, et le conseil de classe ayant lieu après les vacances devrait être électrique avec si peu de différences entre les copies.
Rien que pour les devoirs de ces ''vacances'', je gagne au total deux cents euros. Pas suffisant pour vivre décemment, mais c'est toujours ça de pris. Mon père est horriblement gêné de me voir arrêter les études pour ça, et passe chaque jour au Pôle Emploi pour tenter d'abréger cet acte, sans succès.

Un jour, en revenant de chez Marc, je croise un grand homme, haut de deux mètres, entièrement recouvert d'un drap noir, laissant simplement une ouverture au niveau de son visage. Un problème majeur se pose : on ne voit pas le-dit visage, simplement une ombre noire. Il paraît presque fantomatique.
« Toi !
Jamais je n'avais entendu une voix si ténébreuse. Je me retourne pour voir s'il ne parle pas à quelqu'un d'autre. En voyant qu'il n'y a personne d'autre dans la rue, j'obtiens ma réponse. Hésitant, je réplique.
- Euh... moi ?
- Oui, toi. Pourquoi exprimes-tu la joie ?
Impossible de deviner des formes humaines, il est immobile.
- Hein ?
- Ce n'est pas compliqué comme question ! À quelles occasions exprimes-tu de la joie ?
- Qui êtes-vous ?
- Réponds à ma question : pourquoi es-tu heureux ?
- Ça fait déjà trois questions différentes, vous savez.
- LEUR SENS EST LE MÊME !
- Wolfgang Ulrich, c'est toi ?
- Tu connaissais le grand Belto ?
- Ah, vous connaissiez son pseudonyme ?
- C'EST MOI QUI POSE LES QUESTIONS ICI !
- Au temps pour moi, continuez.
- Attends un peu, tu sais que Belto est son pseudonyme. Seuls les Mikava et les Migono sont susceptibles de le connaître. Donc, tu es un Mikava, car les Migono dont je fais partie connaissent ma nature, et toi non.
- Donc, je dois te bousiller la gueule ?
- Tu n'as toujours pas répondu à mes questions.
- Franchement, vous pensez qu'en étant heureux, j'aurais été recruté par les Mikava ?
- Ils t'aveuglent, ils te font croire qu'ils peuvent changer ta vie et te rendre heureux. C'est faux.
- Ce n'est pas vrai.
- Je viens de le dire.
- Non, je disais que vous racontez des noises. J'ai déjà des résultats, je me suis fait des amis.
- En jouant aux fléchettes ? Ils t'apprécient juste parce ce que tu joues bien d'après eux, même si tu ne ferais pas le poids en championnat. Tape trois coups à côté de la cible et ils te délaisseront.
- Qu'est-ce qui me le prouve ?
- Les faits, mon jeune ami. Ils n'ont pas besoin de toi. Ils se montrent simplement amicaux parce que tu pourrais leur servir en guise de remplacent pour les tournois.
- Vous venez de dire que je ferais pas le poids.
- L'un n'empêche pas l'autre. Aveuglés par un talent qu'ils n'ont jamais vu, ils te pensent invincible, mais il y aura toujours bon nombre de personnes meilleures que toi.
- Attendez une minute. Vous essayez pas de me pervertir à la cause des Migono en me déprimant, par hasard ?
- Nous te recruterons à ta juste valeur, ne te donnerons pas de faux espoirs. Si tu as une mauvaise opinion du monde, tu pourras l'exprimer librement, sans qu'on te force à être plus joyeux. Mieux, on te permettra de diffuser cette opinion, pour permettre à d'autres d'ouvrir les yeux face aux faits !
J'enfile mon armure Mikava, dégaine ma lame.
- Tu veux me tuer ? Faire triompher la dictature de l'optimisme ? Vas-y seulement, nourris le despotisme ! Répands le bonheur, et le monde courra à sa perte !
Au moment d'abattre un coup fatal au spectre, celui-ci se dissout intégralement. Disparu. Plutôt étrange comme Migono, Sarantu ne m'a jamais parlé d'hommes en noir. Je lui demanderai ce que c'est ce soir.
Je m'approche de la maison, quand je vois un autre homme en noir, semblable au précédent, fuir en passant par une fenêtre. Il me remarque, mais se dissout également. Que faisait-il chez moi ?

Une réponse me vient. Horrifié, je me précipite vers mon domicile.
Je continue de publier, ou vraiment personne ne lit ?
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Re: Ardamu

Message par Hiro Shinji »

Je veux pas te faire de la peine, mais je pense que personne ne lit. Je ne pense pas que les fics intéressent réellement les membres ici. Tu as déjà essayé de poster ça sur des forums plus spécialisés ?
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Nanard
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Re: Ardamu

Message par Nanard »

Perso moi je lis tellement de romans et de pièces pour mes études que j'ai plus du tout l'envie de lire pour le plaisir. J'avais commencé cette fic, mais j'ai vraiment la flemme de continuer. J'ai pas accroché en fait, parce que sinon j'aurais continué quand même. Et puis le format d'internet donne vraiment pas le goût de lire. Encore moins la mise en page du forum, genre l'absence de tabulations.
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Mugul 76 a écrit :Je le jure wallah, sur le Coran chuis pas cisgenre
Kroki a écrit :l'inceste entre frères et sœurs why not ;)
Arpg a écrit :Je préfère sodomiser un lion, plutôt que les chimpanzés
Fynmorph a écrit :jsuis trop chaud pour faire de l'eugénisme perso
Kirby a écrit :Poyo!
Kroki a écrit :I need a man who can make me orgasm have u ever made a chick squirt?? hehe
grignotez moi le walruce

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Desmu
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Re: Ardamu

Message par Desmu »

Je crains que vous n'ayez raison. J'ai pas encore essayé de forum spécialisé (ptet un de ces quatre, quand j'aurai bouclé la première version).
J'avais laissé le lien pour la version pdf des huit premiers chapitres, mis en page et imprimables (la conversion est pas de moi), je m'étais dit que ceux qui auraient accrochés continueraient la lecture sur le forum. Puis je comptais changer le rythme de publication des chapitres (passer de une à deux semaines d'interlude), d'une part parce que j'arrive bientôt au bout de ma réserve, d'autre part pour laisser plus le temps aux gens de suivre.

M'enfin, tant pis, on laissera couler le topic, merci d'avoir quand même pris le temps de répondre. :?
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